100 ans de jazz à Nantes
Incroyable mais vrai : c’est au théâtre Graslin qu’a été donné le premier concert de jazz en Europe, par un orchestre militaire… En musique mais pas seulement, 100 ans jazz rend hommage pendant un mois à l’événement.
- Du dimanche 11 février 2018 au mardi 6 mars 2018
L'interview
Rencontre avec Matthieu Jouan, commissaire général de ces 100 ans.
Comment est né cet événement faisant le pont entre deux univers éloignés : le jazz et la guerre ?
Je savais qu’il y avait un alignement d’étoiles avec l’anniversaire du 12 février, la ville de Nantes et la Mission du Centenaire 14-18. J’ai proposé à ces derniers qu’on célèbre une naissance et non des tombes. Cela les a emballés. Très vite, je me suis retrouvé avec beaucoup de partenaires institutionnels.Â
Qui est James Reese Europe, le musicien-militaire à qui l’on doit l’arrivée du jazz en Europe ?Â
On l’appelait le « jazz king » aux États-Unis. Il s’est engagé dans l’armée, pensant participer à faire reconnaître les Noirs Américains comme de vrais citoyens. De grands musiciens l’on accompagné dans son régiment. L’armée américaine avait donc, en France, le meilleur orchestre de jazz de l’époque. Mais Europe a aussi combattu ! L’ironie du sort veut qu’il soit ressorti indemne des tranchées pour mourir quelques mois plus tard poignardé par son batteur…
Quels sont les moments forts de ces 100 ans ?
Après le concert d’ouverture au Pannonica (le 11 février), il ne faut pas manquer le « Concert du siècle » à Graslin, le lendemain. Trois formations ont répondu à des commandes en échos au concert de 1918. Émile Parisien et Vincent Peirani livrent une improvisation. Paul Lay Trio interprète des chansons populaires de la fin du 19ème et Alban Darche de l'Orphicube l’intégralité du concert de 1918 d’une manière contemporaine. Sans oublier une expo et des débats à Cosmopolis et une projection au Katorza.Â
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propos recueillis par Matthieu Chauveau