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Atlantide Les Mots du Monde à Nantes 2017

Atlantide Les Mots du Monde à Nantes 2017

Pour sa cinquième édition, le fstival Atlantide se déploie un peu plus en ville. Des écrivains d'Afrique, d'Amérique et d'Europe sont au rendez-vous pour des rencontres, des débats, des lectures, des leçons de cuisine…

Calendrier Dates :
  • Du jeudi 2 mars 2017 au dimanche 5 mars 2017
Localisation Lieu : le lieu unique, quai Ferdinand-Favre
44000 Nantes
Prix : Gratuit
Site web Site : atlantide-festival.org...
Avis rédaction

L'avis de la rédaction

C'est quoi ? La cinquième édition du festival de littérature nantais qui a su trouver son positionnement autour des mots du monde et qui se déploie chaque année un peu plus en ville.
Pourquoi y aller ? Alberto Manguel, dont c'est la dernière édition en tant que directeur artistique nous dit que “d'Afrique, d'Amérique et d'Europe, les écrivains que nous allons retrouver ou découvrir ici ont tous en commun cette conviction que la littérature peut changer le monde, ou tout au moins le rendre plus supportable“. Alors, on y sera.

Pensée noire

FUTUR DIRECTEUR L'écrivain Alain Mabanckou sera le nouveau directeur artistique du festival Atlantide en 2018, en remplacement d'Alberto Manguel, nommé à la direction direction de la Bibliothèque Nationale d'Argentine. Couronné de nombreux prix, le romancier, poète et essayiste franco-congolais chérit la langue et la littérature française et nourrit la réflexion sur la “pensée noire”.
Grandes rencontres : Librairie Durance, jeudi 2 à 19h30 ; Médiathèque Floresca Guépin, vendredi 3 à 15h ; le lieu unique, samedi 4 à 18h.
Conversation sur le goût de la langue, dimanche 5 à 13h, le lieu unique.

Soirée contre la censure

FESTIVAL PRATIQUE Le jeudi soir, Atlantide vous donne rendez-vous dans les librairies nantaises et les médiathèques pour des rencontres avec les auteurs. Vendredi, samedi et dimanche, rendez-vous au lieu unique où les conversations et débats se dérouleront le plus souvent dans le Grand Atelier à côté de la grande librairie ou au salon de musique. Le bar accueille la nécessaire et très prisée soirée contre la censure au cours de laquelle des écrivains lisent des auteurs censurés (samedi 4 à 19h30).

Tour du monde

TOUT LE MONDE Qu'ils soient têtes d'affiche ou à découvrir, les auteurs invités ont en commun un regard affûté sur le monde et ils s'expriment sous toutes les formes : roman, policier, essai, poésie, roman graphique, littérature jeunesse. De Michael Collins pour les États-Unis à Eduardo Mendoza pour l'Espagne, on retrouve l'Irakien Ahmed Saadawi, auteur de Frankenstein à Bagdad, l'auteur et journaliste brésilien Bernardo Carvalho, le Soudanais Abdelaziz Baraka Sakin dont presque tous les ouvrages sont interdits dans son pays, la grande dame de la littérature libanaise Vénus Khoury-Ghata, le très populaire Etgar Keret souvent adapté au cinéma ou Zerocalcare l'auteur de BD le plus populaire d'Italie…

Mets du monde et lecture

AU LIEU UNIQUE Le festival des mots du monde à Nantes a baptisé ses leçons de cuisine Les Mets du Monde. On retrouvera ainsi dans un grand moment de convivialité au bar du lieu unique un auteur autour d'une recette. Le Mexicain à découvrir Alvaro Enrigue présentera sa version de la Bacalao a la veracruzana (dimanche 4 à 11h) et l'Italienne Serena Vitale les Orecchiette alla maniera di Brindisi, un primo traditionnel de l'Italie du Sud (dimanche à 12h).
Côté lectures, Charles Robinson lit son ouvrage Fabrication de la guerre civile (vendredi 3 à 12h30 et 16h30), le comédien Didier Bezace lit Petit piment d'Alain Mabanckou (samedi 4 à 17h), la comédienne Anne Alvarao Continuer de Laurent Mauvignier (dimanche à 14h). Et Sylvain Coher, auteur en résidence lira La Passagère du Laisser dire, sa nouvelle (samedi 4 à 19h).
L'interview

L'interview

Danielle Mérian

Avocate, militante des droits de l’Homme, Danielle Mérian est cette femme qui est devenue célèbre après 28 secondes de micro-trottoir sur les attentats de Paris. Son message de fraternité, apaisant et diffusé dans le monde entier, l’a conduite à écrire Nous n'avons pas fini de nous aimer, en compagnie de Tania de Montaigne.

Comment avez-vous vécu la médiatisation qui a suivi vos déclarations au lendemain des attentats de novembre 2015 ?
Je l’ai très bien vécue. Ça a été l’occasion d’une solidarité qui m’a permis de recevoir beaucoup d’argent pour les associations dont je m’occupe. J’ai été remerciée par beaucoup de musulmans qui venaient à moi et me demandaient des selfies. Je suis la fille d’un homme célèbre – Claude Darget – et je ne cherchais pas la célébrité. Enfant, les gens reconnaissaient mon père et je me disais “pour vivre heureuse, vivons caché”, ce que j’ai réussi pendant 77 ans.
 
Dans ces déclarations, vous parliez d’engagement. Tout le monde a-t-il les moyens de s’engager ?
C’est une question de volonté et celle du sens que l’on veut donner à sa vie. Moi, ça m’a épanouie. On croit qu’on donne et en fait on reçoit beaucoup. Je me suis engagée au sein de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture). Édith du Tertre et Hélène Engel ont créé cette association œcuménique. Elles sont allées enquiquiner tous les curés, pasteurs et pops pour leur dire qu’on ne pouvait accepter ça. Quand on a eu la chance de côtoyer une femme aussi admirable qu’Hélène Engel, on est porté par la certitude qu’à plusieurs, on peut soulever des montagnes.
 
Qu’est-ce qui vous a décidée à écrire ?
J’ai été sollicitée par pas mal d’éditeurs. La maison Grasset était l’éditeur de mes grands parents alors ça m’a encouragée. J’ai dit tout de suite que ça me plairait beaucoup mais que je n’avais pas le temps. Je voulais écrire mon histoire familiale pour montrer que l’histoire de légalité homme-femme qui n’est pas l’égalité femme-homme, ça n’est pas encore conquis. Et je n’avais pas réussi à trouver le temps. Grasset m’a parlé de Tania de Montaigne. Ils m’ont envoyé Noire, son roman que j’ai dévoré. On a sympathisé, on se demandait comment on allait faire. Elle est venue deux heures par semaine pendant quatre mois. Elle a enregistré et je dois dire que le résultat est totalement conforme à ce que je lui avais dit.
 
Quelle place a tenu, tient la littérature dans votre vie ?
La littérature, c’est tout pour moi, c’est ma vie. J’ai la chance d’être née dans un milieu lettré. J’y ai toujours baigné. Je me suis ennuyée toute ma petite enfance jusqu’à ce que je sache enfin lire et là, j’ai dévoré la bibliothèque de mes parents. C’est épouvantable de savoir que la majorité des Français lisent au mieux un livre par an. Alors je m’engage pour ceux qui ont eu beaucoup moins de chance que moi. Mon père savait tout Racine par cœur. Ecrire comme Flaubert. J’ai baigné dans un amour immense de la littérature qu’on nous lisait enfant.
 
Y a-t-il un livre en particulier qui vous a accompagné dans votre parcours de vie et de militante des droits de l’Homme ?
Je ne vois pas. Ce sont des hommes et des femmes qui m’ont accompagnée dans mes combats. Sur une île déserte, je prendrais peut-être Les Essais de Montaigne. La question restera une question.
 
Pensez-vous que l’on puisse rester optimiste dans un monde où la règle semble être le repli sur soi ?
Nous sommes dans un moment effroyable de l’humanité à tous égards. C’est une raison suffisante pour rester optimiste. Vivre c’est lutter. Il  nous faut être sur le pont. Ne pas laisser la place à Marine Le Pen.
 
Comment abordez-vous le festival Atlantide ?
Je me réjouis d’être au contact de tant d’écrivains. Alain Mabanckou que j’apprécie beaucoup mais aussi tous ces écrivains étrangers qui nous nourrissent tellement.
 
Grande rencontre avec Tania de Montaigne, vendredi 3 à 18h.
Conversation Le temps de la violence avec Ahmed Saadawi et Zerocalcare, samedi 4 à 15h.
Conversation Mon Jules à moi avec A. Baraka Sakin, David Boratav, dimanche 5 à 16h30.
Lieu unique.

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