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Les Utopiales 2017

Les Utopiales 2017

Depuis sa création en l’an 2000, Les Utopiales, Festival International de Science-Fiction de Nantes, se donne pour objectifs d’ouvrir au plus grand nombre et faire découvrir de manière très qualitative le monde de la prospective, des technologies nouvelles et de l’imaginaire.
Littérature, BD, cinéma, sciences, jeux vidéos, expos… Près de 200 invités pour 6 jours sur la planète SF.

Calendrier Dates :
  • Du mercredi 1 novembre 2017 au dimanche 5 novembre 2017
Localisation Lieu : La Cité des Congrès de Nantes, 5, rue de Valmy
44000 Nantes
Prix : Ticket ou pass
Site web Site : utopiales.org
Avis rédaction

L'avis de la rédaction

La leçon du président Lehoucq

L’astrophysicien Roland Lehoucq, président des Utopiales, sait captiver son auditoire. Il remplit la grande halle dès l’ouverture (le 1er à 10h) en tentant de répondre à la question Peut-on voyager dans le temps ? Depuis Wells et sa Machine à explorer le temps, jusqu’aux réponses que la science peut apporter aujourd’hui. De nombreuses conférences scientifiques traiteront du temps, thème des Utopiales 2017.

Le Big Bang

Les Utopiales auront leur première mondiale. Alan Simon a composé une musique sur un film vertigineux et inédit de la NASA qui sera diffusé en même temps. Ballet électro rock symphonique, Big Bang est un projet complètement fou qui associe musique live, danse moderne et cinéma, avec plus de 100 personnes sur scène et la participation de John Helliwell, soliste de Supertramp.
Big Bang, vendredi 3 novembre Ã  20h30, salle 2000.

Des rendez-vous bande dessinée

Très fort en BD, le festival est le rendez-vous du public avec de nombreux auteurs du monde entier. On note cette année la présence de Lewis Trondheim et Jean-Claude Mézières. L’auteur de Lapinot et les carottes de Patagonie a reçu en 2006 le Grand Prix d’Angoulème. Quant à Mézières, il est le père de la série de science-fiction Valérian et Laureline.

La section cinéma

La SF et le cinéma, c’est une longue et belle histoire. Comme chaque année, Les Utopiales proposent une compétition de films internationaux. On bave déjà sur la première française de Salyut 7, film russe de Dmitry Kiselev et Klim Shipenko autour de la mission la plus compliquée de l’histoire spatiale. Ou encore, Projet Itoh 3 : Genocidal Organ, du Japonais Shukou Murase. On ira aussi à la séance spéciale de Mutafukaz, adaptation par Guillaume Renard, alias Run de sa BD.

Des expos hallucinantes

Chaque année, Les Utopiales nous en mettent plein la vue côté expos. Mais, cette année, excusez du peu, Monsieur Laurent Durieux lui même en personne. Oui, oui, l’illustrateur de l’affiche 2017 que Spielberg et Coppola s’arrachent. Et une exposition consacrée à l’adaptation en BD par Éric Henninot de La Horde du Contrevent, le livre déjà culte de Alain Damasio.

Patrick Thibault
L'interview

L'interview

Clarifier, pas simplifier

Habitué des Utopiales, le philosophe des sciences Étienne Klein pour qui l’expression “vulgarisation scientifique“ n’est pas un gros mot (il anime une émission sur France Culture), ne pouvait décemment manquer cette nouvelle édition, lui qui, depuis plus de 15 ans, réfléchit au concept de temps.

" “La frontière entre la SF et la science tout court est assez poreuse.“ "

Qu’est-ce qui vous plait aux Utopiales ?
La frontière entre la SF et la science tout court est assez poreuse. En venant ici, on apprend des choses sur l’une et sur l’autre. Ça permet aussi de se plonger dans l’imaginaire du public, qui pense la science au moins autant à travers la SF que la science elle-même. Un public d’ailleurs plutôt jeune. C’est intéressant parce qu’hormis mes étudiants, je vois habituellement peu de jeunes à mes conférences…
 
Êtes-vous vous-même un consommateur de SF ?
L’honnêteté intellectuelle me force à répondre que non. Sauf sur la thématique du temps. J’ai lu beaucoup de romans de SF qui racontent des voyages dans le temps pour voir ce qu’on entend par là et comment ces voyages sont mis en scène par les auteurs. C’était intéressant mais l’intérêt était piloté par un questionnement autre.
 
Pourquoi cette passion pour le temps ?
À l’origine, il y a cette question : qui a la légitimité pour parler du temps ? Les philosophes ? Les scientifiques ? Je me suis convaincu que la physique, par ses progrès théoriques ou expérimentaux, produit des résultats qui obligent à repenser certains systèmes philosophiques. Quand Kant parle du temps, est-ce qu’il parle de la même chose qu’Einstein ?
 
Le terme de “vulgarisation scientifique“, vous le revendiquez ?
Oui. Mais il y a mille manières d’en faire. J’essaie d’imaginer ce que les équations de la physique diraient si elles pouvaient parler, et ensuite de l’exprimer clairement. Mais "clairement", c’est pas la même chose que "simplement". La clarification est toujours le résultat d’un travail alors que la simplification, c’est retirer tout ce qui est difficile.
 
A-t-on raison d'avoir si peu confiance en la science aujourd'hui ?
Les philosophes des lumières pensaient que plus on met de technique dans une société, plus les gens comprennent la science. L’expérience montre que c’est faux. Mon téléphone a mobilisé les contribution d’au moins une vingtaine de prix Nobel du XXe siècle et pourtant, je peux le faire fonctionner sans avoir lu la moindre notice. Malheureusement, l’invasion de la technique dans nos vies ne nous rapproche pas des principes théoriques qui ont rendu ces objets possibles.
 
Puisqu’on parle du temps, êtes-vous pessimiste sur le futur ?
Nos sociétés sont soumises à des défis que tout le monde connaît. Il va y avoir des changements. Mais est-ce grave ? Pas forcément. Je pense que l’avenir est victime d’un sous-investissement intellectuel. On n’en parle pas, ou alors sur le mode de la catastrophe. Quand j’étais jeune, on parlait tous les jours de l’an 2000 ! Pour les jeunes d’aujourd’hui, ça va être très difficile de vivre dans un monde dans lequel on ne leur parle jamais de 2100. Si on laisse l’avenir en jachère intellectuelle, la nature ayant horreur du vide, l’idée du futur sera colonisée par les peurs.



propos recueillis par Matthieu Chauveau
L'article

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Prendre son temps aux Utopiales
« Dans un monde un peu inquiet, il est important d’imaginer Â» confie l’équipe organisatrice des Utopiales. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles le festival attire chaque année toujours plus de visiteurs (82 000 l’an dernier !). En plus de sa programmation monstre, en quantité comme en qualité, entre littérature, BD, cinéma, science, jeux vidéo et expos, qui en fait une référence européenne, voire mondiale.
Avec le temps
Les Utopiales s’attaquent cette année à une thématique maîtresse de la science - fiction ou non - et surtout multiple, ouvrant sur quatre grands axes traités en long et en large dans toutes les disciplines. Le voyage dans le temps évidemment, sujet inépuisable pour les auteurs et réalisateurs. Le temps modifié ensuite, qui donne naissance à l’uchronie (et si Hitler n’était pas né ?). Et, enfin, deux questionnements sans doute aussi anciens que la naissance de l’humanité : le temps prédit (que se passera-t-il demain ?) et la terrifiante fin des temps...
 
Name dropping
149 rencontres sur 5 jours, regroupant pas moins de 220 invités venus du monde entier. Comme dans tout grand événement faisant autorité dans son domaine, le plus difficile pour le festivalier est encore de faire des choix… On vous y aide en vous conseillant de surligner les noms d’Étienne Klein (cf. interview à suivre) et Francis Eustache, grands scientifiques n’aimant rien tant que partager leurs savoirs avec le public, ou encore, côté littérature, ceux de Becky Chambers, géniale jeune auteure américaine et de son aîné, Norman Spinrad, écrivain légendaire traduit dans une dizaine de langues.

Matthieu Chauveau
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