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Utopiales 2016 - Machine(s)

Utopiales 2016 - Machine(s)

L'incontournable festival de science-fiction explore cette année la thématique Machine(s). Littérature, BD, cinéma, sciences, jeux vidéos, expos… 6 jours pour vivre sur la planète SF.

Calendrier Dates :
  • Du samedi 29 octobre 2016 au jeudi 3 novembre 2016
Localisation Lieu : La Cité des Congrès de Nantes, 5, rue de Valmy
44000 Nantes
Prix : 7,5 € ou 9 €
Téléphone Tél : 02 51 88 20 00
Site web Site : utopiales.org
Avis rédaction

L'avis de la rédaction

C'est quoi ? La 17è édition de l'incontournable festival de science-fiction reconnu internationalement.
Pourquoi y aller ? Soit vous êtes accros et cette question vous paraît parfaitement ridicule tant vous avez hâte de vous y retrouver. Soit vous n'avez pas encore mis les pieds aux Utopiales et on va vous dire que c'est un festival original et pluridisciplinaire dans lequel on embarque facilement. Littérature, BD, cinéma, sciences, jeux vidéos, expos… 200 invités de 11 nationalités… 6 jours pour vivre sur la planète SF. Cette année, la thématique Machine(s) et toujours la plus grande librairie de la galaxie !

Une section cinéma renforcée

FILMS ET CIE Le spectateur va découvrir cette année une rétrospective renforcée, avec vingt films dont certains toucheront les 8-10 ans mais surtout pas que. Coté compétition, quatre films sur sept sont des premières françaises. On ne ratera pas Psiconautas qui s'impose comme l'un des plus beaux films d’animation de ces derniers temps. Et Jeeg Robot, le film italien qui a rafflé l'équivalent des Césars dans son pays et qui affole toutes les planètes. Sans oublier Premier contact, la première française du thriller de science-fiction de Denis Villeneuve adapté du roman de Ted Chiang, L'histoire de ta vie, avant son remake de Blade Runner.

Voyages extraordinaires

JULES AU RENDEZ-VOUS En partenariat avec le Musée Jules Verne, l'aventure Jules Verne saga nous entraîne dans les 62 romans de la série Voyages extraordinaires. Dans chaque épisode de treize minutes réalisé par Paul Cornet, Olivier Sauzereau nous raconte à la fois le roman et la vie de son génial auteur. Cinq postes de visionnages accuillent deux personnes chacun. Et des animations sont aussi prévues autour de cette diffusion.
Table ronde Jules Verne Saga, dimanche 30 à 17h, Agora de M. Spock. Le défilé extraordinaire (défilé des héros de Jules Verne), mercredi 2 à 13h30, scène Hetzel.

Science Machina

À LA MACHINE En écho au thème de l'édition 2016, Machine(s), l'impressionnante exposition Science Machina célèbre la science et ses machines fantastiques. Celles qui sont à l'origne des géniales découvertes de ces dernières années et qui nous laissent entrevoir d'incroyables possibilités futures. L'exposition du CEA et de l'Inserm plonge au cœur de ces sujets de science-fiction devenus réalité dans les laboratoires de recherche.

Robot Pepper

I, ROBOT Déployé au Japon en 2014 et disponible en Europe depuis cette année, le robot Pepper sera dans les allées des Utopiales. Il communique par la voix, par la gestuelle, mais aussi de manière visuelle grâce à sa tablette intégrée. Il comprend des mots et des phrases et se retrouve ainsi en interaction naturelle et intuitive avec des personnes.C'est le premier robot humanoïde au monde à posséder la capacité de reconnaissance émotionnelle, il peut donc adapter son comportement. Bluffant !
Pepper aux Utopiales, les samedi 29, dimanche 30 et mardi 1er de 10h à 19h.

Langue des signes

SUR MES LÈVRES La science fiction a beau être devenue réalité, il y a encore du chemin à parcourir pour que les publics empêchés puissent avoir accès normalement aux contenus des festivals. Pour la première fois, Les Utopiales s'engagent dans un dispositif ambitieux pour le public sourd et malentendant. Grâce à la participation de Culture LSF et Le Centre Socio Culturel des Sourds de Loire-Atlantique. des invités sourds et/ou malentendants participent aux tables rondes et le dispositif est étendu au projections et expositions.
samedi 29, scène Shayol, à 18h, discours inauguraux ; à 18h30, Bajram et son affiche. Mardi 1er à 14h, scène Hetzel, Quand la machine répare l'homme. Mercredi 2 à 13h30, scène Shayol, La maison machine.
L'interview

L'interview

Jeanne A. Debats : “Les Utopiales ? Un creuset d’idées, d’échanges et d’évolution”.

À partir du moment où elle a obtenu aux Utopiales le grand prix de l’imaginaire et le prix Julia Verlanger en 2008, la carrière de la romancière de science-fiction a décollé. Lauréate du prix Utopiales européen en 2014, elle est maintenant déléguée artistique.

En quoi les écrivains de science-fiction sont-ils différents des autres ?
Je ne nous trouve pas très différents. Notre cible c’est l’humanité alors que pour la littérature mainstream c’est plutôt l’individu. Mais au final on arrive à l’intime. Et si nos situations sont poussées par rapport à des plus contemporaines, en réalité ce sont les mêmes avec des codes différents. Je vais suggérer que peut-être la littérature générale ignore qu’elle est de la SF.
 
Quelle est votre définition de la science-fiction ?
Les spécialistes s’étripent et il n’y a pas vraiment de réponse. J’aurais tendance à dire que la SF doit avoir un propos, l’apparat science fictif ne doit pas être qu’un décor. Il s’agit d’un genre littéraire et cinématographique essentiellement, structuré autour des rapports de l’humanité avec ses créations scientifiques, technologiques et philosophiques.
 
"L’apparat science fictif ne doit pas être qu’un décor”

Quel regard portez-vous sur la littérature de science-fiction et son évolution ?
Un regard amoureux, je suis une très grande lectrice du genre depuis toujours. Son évolution, je ne la perçois pas de façon théorique. Je suis attachée à l’école anglaise. En tant qu’écrivain, je traite plutôt des rapports de l’être avec la notion d’identité, et j’ai un regard sociologique plutôt que technologique.
 
Certains craignent sa disparition…
Il y a un procès en dissolution qui se joue dans la mesure où les auteurs de la littérature générale s’approprieraient nos codes. La Route, c’est du post apocalyptique et de la littérature générale. Houellebecq traite souvent de sujets de SF. Nos thèmes sont repris mais je ne crois pas que nous serons avalés.
 
Quelle tonalité voulez-vous donner à la programmation littéraire ?
J’ai voulu une programmation à la fois sérieuse, drôle, provocatrice ; solide. Tous les invités ont été choisis en fonction de leur rapport avec le thème et de l’intérêt qu’ils y portent.
 
Quels sont les atouts des Utopiales ?
En tant qu’invitée, je ne m’y suis jamais ennuyée. Soit j’étais occupée à réfléchir avec mes pairs sur un sujet donné, soit je les écoutais développer un sujet intéressant. Certaines de mes nouvelles ont surgi des Utopiales. C’est un creuset d’idées, d’échanges et d’évolution.
 
Le thème de l’édition, c’est Machine(s). On note ce débat que vous animerez “La machine est-elle l’avenir de la femme ?”
C’est une des premières questions à poser. C’est l’objet de la SF, comment un accessoire technologique peut changer la vie des gens. Lorsqu’en 1954, la machine à laver et le frigo arrivent dans les foyers, les femmes peuvent commencer à s’asseoir et penser à un sort différent, se définir en temps qu’individu et plus seulement membre d’une cellule familiale dont elles sont le pivot et l’esclave. Qu’est-ce qu’on peut encore espérer des machines ? Peut-être le réplicateur utérin. La technologie qui nous libère nous asservit aussi.



propos recueiillis par Patrick Thibault
4 questions à Denis Bajram : “Je tiens absolument à ce que mon travail soit de la pop culture”

L'auteur de BD réalise l'affiche 2016 des Utopiales qui lui consacrent une exposition majeure.

Qu’est-ce qui à Nantes vous a inspiré cette affiche ?
Avec le thème Machine(s), j’ai pensé aux machines de l’île, aux grues retro-futuristes du port… mais assez vite s’est imposée l’idée du robot géant. Je suis de la génération qui a été conquise par le dessin animé japonais Goldorak. Je suis donc parti vers l’idée d’un robot humanoïde géant autour de l’île de Nantes pour avoir un panorama englobant la vieille ville ainsi que la grue jaune. J’ai posé le Nautilus de Jules Verne dans les mains de mon robot. Et pour qu’il ne se sente pas trop seul, j’ai ajouté quelques vaisseaux iconiques de la SF dans le ciel. j’ai passé quelques longues heures à peindre (numériquement), bien sûr !
 
Savez-vous ce qui a fait le succès de votre série Universal War ?
Je pense que le succès, quel qu’il soit, est principalement dû au hasard. C’est un petit miracle, lié à notre travail sans doute, à celui de la chaîne du livre après nous, mais aussi à l’époque où il sort, voire à la météo du moment… Universal War, je le fais avant tout pour mon plaisir, en ne pensant qu’à faire le mieux possible à mes propres yeux. Si je me refuse à savoir ce qui ferait plaisir au public, j’écris et je dessine bien pour être accessible au plus grand nombre, je tiens absolument à ce que mon travail soit de la pop culture. Ne pas servir la soupe au public mais tout faire pour l’accueillir dans ma vision a dû participer au succès d’Universal War en France et à l’international.

Vous êtes un habitué des Utopiales, en quoi ce festival est-il incontournable ?
Tout fan de science-fiction rêve de venir ici. Ceux qui y sont venus y reviennent. Pour le plaisir des sens, ça pétille de partout. Mais les Utopiales parlent au-delà du public traditionnel de la SF. Nous sommes dans une civilisation qui connaît des changements très rapides depuis un peu trop d’années. Nous nous sentons parfois un peu dépassés. Et surtout nous avons du mal à trouver du sens dans tous ces changements. La SF a souvent beaucoup à nous dire sur tout cela, et les Utopiales et leurs très nombreuses conférences et tables rondes sont l’endroit idéal pour partager cela avec le public.

Les auteurs de BD se portent-ils toujours aussi mal ?
La création BD reste florissante. On est même dans un âge d’or. Mais combien de temps cela pourra-t-il continuer si les auteurs continuent de se paupériser ? Espérons que tout le milieu de la Bande Dessinée saura trouver rapidement un équilibre qui lui assure de continuer sur sa magnifique lancée créative !

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