Go de nuit - Abidjan, les belles oubliées
Photos d'Eliane de Latour. Des filles de moins de 25 ans se vendent à Abidjan dans des ghettos de “fraîchenies”, de fraîches. Elles fuient les zones militaires et cherchent à échapper à leurs familles en situation de grande précarité pour une illusion de liberté. Retrouvant dans les portraits une beauté qu’elles pensaient définitivement perdue, elles ont posé avec fierté dans leur environnement.
- Du jeudi 10 janvier 2013 au mercredi 13 février 2013
44000 Nantes
L'interview
Pour provoquer la grisaille de l’hiver, Cosmopolis reçoit la photographe Éliane de Latour et ses belles d’Abidjan.
Go de nuit est une réflexion sur le sort alarmant de ces jeunes filles qui souhaitent échapper à la soumission, et qui sacrifient leur vie au profit de la liberté. Éliane de Latour mène une démarche anthropologique où l’objectif devient médiateur, et dénonce la destinée de ces go qui disparaissent dans les entrailles des métropoles.
Photographiées le jour et la nuit, “les filles se sont soudain trouvées belles”. Perçues autrement que par un œil accusateur, elles ont accepté d’être exposées afin de s'échapper de la clandestinité qui les ronge. L’exposition se profile progressivement, partant de simples portraits et aboutissant à une vision crue de leur prostitution.
En collaboration avec l’association Carritas, la photographe crée les programmes VersElles pour lutter contre la prostitution des adolescentes et aider ces jeunes femmes désarçonnées à sortir de l’indifférence.
On préfèrera finalement saluer le courage de ces jeunes femmes affichant ouvertement leur statut de prostituée et la vocation humanitaire du projet, plutôt que de s'enthousiasmer sur son aspect artistique.
Sacha Réau-Renaud