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Baccalauréat

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Romeo, médecin dans une petite ville de Transylvanie, a tout mis en Å“uvre pour que sa fille, Eliza, soit acceptée dans une université anglaise. Il ne reste plus à la jeune fille, très bonne élève, qu’une formalité qui ne devrait pas poser de problème : obtenir son baccalauréat. Mais Eliza se fait agresser et le précieux Sésame semble brutalement hors de portée.
De Cristian Mungiu, avec Adrian Titieni, Maria Drăguș, Lia Bugnar, 2h08, Roumanie, France, Belgique

Horaires du 27 Mars au 2 Avril

Avis rédaction

L'avis de la rédaction

Le pitch ? L’agression d’Eliza juste avant son épreuve du bac risque de compromettre son avenir. Son père décide alors d’intervenir transgressant ses valeurs et ses convictions…
Verdict Christian Mungui s’interroge sur la Roumanie, des déceptions de l’après Ceaucescu à l’évolution d’une société gangrénée par les compromis et le clientélisme. Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, le réalisateur confirme sa place notable au sein d’un cinéma roumain alerte.

L.K
L'interview

L'interview

CHRISTIAN MINGUI

Christian Mungui s’interroge sur l’évolution de son pays, gangrénée par les compromis et le clientélisme. Prix de la mise en scène au Festival de Cannes, le réalisateur confirme sa place notable au sein d’un cinéma roumain alerte.

" « Les artistes doivent dire la vérité. Â» "

Pourquoi l'après Ceaucescu a-t-il été une déception ?
On a commencé par avoir de grands espoirs. Ce n’était pas seulement la liberté mais c’était aussi croire que la société deviendrait plus honnête. Il y a eu du progrès mais 26 ans, c’est court. Et comment espérer un changement dans un pays qui préfère envoyer ses enfants les plus éduqués ailleurs ?
Que faut-il faire?
Je pense que ça passe par l’éducation et par l’espoir que la jeunesse fera les choses différemment. Mais J’espère que le film ne parle pas seulement de politique et de social, que ce n’est pas juste un portrait de la corruption de la société roumaine d’aujourd’hui mais qu’il s’interroge, de façon plus générale, sur comment nous laissons le mensonge et le compromis entrer dans nos vies.
C'est-à-dire ?
Quand on s’arrête pour regarder derrière soi, on se rend compte qu’on n’a pas toujours pris les bonnes décisions. J’ai fait ce film parce qu’entre ce qu’on espérait à 20 ans que deviendrait notre vie et ce qu’elle est vraiment devenue, il y a une grande différence. Je voulais avoir un personnage à ce moment-là de sa vie.
Comment êtes vous perçu dans votre pays ?
Les gens sont fiers de la Palme d’or (4 mois, 3 semaines, 2 jours) que j’ai reçue à Cannes mais souvent ils n’ont même pas vu le film. Et comme nous n’avons pas de presse spécialisée, les journalistes s’intéressent d’abord au sujet et ils n’aiment pas trop l’image que je donne de la Roumanie. Mais je pense que les artistes doivent dire la vérité. C’est important de parler de ce qui dérange. Si on cache les choses, ça ne nous aidera pas à les changer.
Qu’est-ce qui vous a motivé à faire du cinéma ?
En voyant le cinéma des années 80 de mon pays, je l’ai trouvé étrange, faux et très loin de la réalité. Comme beaucoup de gens de ma génération, ça nous a donné envie de faire un cinéma réaliste, impliqué et inspiré par la vraie vie.



Propos recueillis par Laurence Kempf
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