Bande de filles
Marieme vit ses 16 ans comme une succession d’interdits. La censure du quartier, la loi des garçons, l’impasse de l’école. Sa rencontre avec trois filles affranchies change tout. Elles dansent, elles se battent, elles parlent fort, elles rient de tout. Marieme devient Vic et entre dans la bande, pour vivre sa jeunesse.
De Céline Sciamma, avec Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh, 1h52, France
Horaires du 24 au 30 Avril
L'avis de la rédaction
C’est quoi ?
Céline Sciamma filme de nouveau cette fine frontière qui existe entre la fin de l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte.
Verdict ?
Bande de filles, c’est avant tout une bande de bitume magnifiquement filmée. Céline Sciamma ne se pose jamais la question de sa légitimité à pouvoir filmer ou non la banlieue. Cette dernière, la réalisatrice la prend à bras le corps. Pourtant, Bande de filles, c’est aussi une histoire d’amitié à laquelle malheureusement on ne croit pas. Trop artificielle, trop fabriquée, trop cinéma sans doute.
A.B.
L'interview
Après les remarquables Naissance des pieuvres et Tomboy, Céline Sciamma ne réussit pas la passe de trois. Il n’empêche que son discours sur le cinéma reste toujours précieux.
Pourquoi avoir eu envie de filmer ces jeunes blacks ?
Je voulais filmer des filles noires qui viennent de la cité et de la périphérie. Je ne voulais pas seulement les filmer là, mais aussi dans tous les endroits où elles essaient de vivre. Et puis, on ne les voit pas sur les écrans. Je volais aller au bout de ce geste de l’exclusivité.
Il était évident que vous alliez travailler avec des comédiennes non professionnelles…
Film après film, un dispositif se met en place. Là, il y a eu un casting fleuve. Je voulais me brancher sur l’énergie des filles, sur leurs propositions pour enfin trouver les perles rares qui devaient être à la fois capables d’improviser et d’endosser le texte d’un film très écrit, et d’avoir envie d’être ensemble.
Après vos deux précédents films, aviez-vous envie de vous mettre en danger, de ne pas tomber dans un certain confort de cinéma ?
Naissance des pieuvres et Tomboy sont des films un peu intimes qui vont vers la fiction. Même si dans sa grammaire, Bande de filles s’inscrit dans cette continuité, j’ai voulu me brancher sur l’énergie des filles pour signer un acte cinématographique plus fort.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau