La Prière
Thomas a 22 ans. Pour sortir de la dépendance, il rejoint une communauté isolée dans la montagne tenue par d’anciens drogués qui se soignent par la prière. Il va y découvrir l’amitié, la règle, le travail, l’amour et la foi…
De Cédric Kahn, avec Anthony Bajon, Damien Chapelle, Alex Brendemühl, 1h47, France
Horaires du 17 au 23 Avril
L'interview
Avec La Prière, Cédric Kahn (Vie Sauvage, Une Vie Meilleure…), de passage au Katorza en février, signe un film impressionnant de vérisme sur un jeune toxicomane tentant de se sauver en intégrant une communauté religieuse perdue dans les montagne. Avec à la clé un prix du meilleur acteur à la dernière Berlinale pour le génial Anthony Bajon.
Pourquoi la religion ?
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Ce que raconte le film dépasse de loin la religion. C’est pour cela que le sujet m’a touché. On ne parle pas de gens qui vont prier par confort, idéologie ou obligation familiale, mais de gens qui prient pour survivre. C’est aussi un film sur l’amitié : ce qui sauve les personnages, c’est le lien, le fait de retourner dans la communauté humaine.
Â
Auriez-vous pu faire ce film il y a 15 ans ?
Â
Non. Il fallait une forme de maturité. Les film est un tout petit dispositif, mais le sujet est quand même énorme. J’ai fait ce film différemment des précédents. Je me suis calmé. Mes personnages se posent, sortent du chaos du monde et viennent se recueillir, j’ai fait de même avec ma caméra.
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La Prière marque en effet par son épure…
Â
Pourtant, le cheminement pour y arriver a été long. Ce film est devenu possible quand on a imaginé une histoire très simple. Il démarre comme un western. On ne sait rien sur le personnage principal. C’est un visage dans un paysage incroyable. Un lonesome cowboy. Il est silencieux pendant 40 minutes. Ce qui est quasiment contraire à toutes les règles de scénario !
Â
Les chants religieux, vous êtes fans ?
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Non, mais quand les personnages chantent, cela me fait presque monter les larmes aux yeux. Pour moi, c’est bien au-delà de la religion. Il y a quelque chose de thérapeutique dans le chant. C’est presque un résumé du film ! Dans le fait de chanter ensemble, il y a tout : la religion, la mystique mais aussi le collectif, l’humanité.
Matthieu Chauveau
Crédit photos : Matthieu Chauveau