La Tortue rouge

S’il commence d’une manière réaliste avec un homme échoué sur une île déserte, le film va petit à petit glisser vers la profondeur des grands contes. L’homme veut fuir, attiré vers le large et sa promesse d’aventures, mais quelque chose le ramène toujours au rivage. La femme qu’il va découvrir devra, elle, se débarrasser de sa carapace pour pouvoir renaître et apprendre à aimer. Ce film d’animation, cosigné par les Studio Ghibli et premier long métrage du Néerlandais Mickael Dudok Wit, recruté pour l’occasion, est une petite merveille. Un récit sans parole porté par un thème simple, essentiel, lumineux et universel. Il se déploie dans un graphisme aux formes épurées, fluide et zen, d’une très grande beauté. Une aquarelle aux touches pastel en accord avec l’espace naturel où la couleur vive intervient pour pointer un détail alors que des nuances de noir et de blanc habillent la tombée du jour et la venue de la nuit. À découvrir, seul, à deux ou en famille…

Laurence Kempf