L'Ombre des femmes
Pierre et Manon sont pauvres. Ils font des documentaires avec rien et ils vivent en faisant des petits boulots.
Pierre rencontre une jeune stagiaire, Elisabeth, et elle devient sa maîtresse. Mais Pierre ne veut pas quitter Manon pour Elisabeth, il veut garder les deux.
De Philippe Garrel, avec Stanislas Merhar, 1h13, France, Suisse
Horaires du 27 Mars au 2 Avril
L'interview
Clotilde Courau revient au premier plan, fragile et lumineuse, dans le nouveau film de Philippe Garrel, judicieusement programmé en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes.
Entrer dans le monde de Garrel, c’est entrer dans un espace-temps singulier, loin d’une ère moderne obsédée par la performance, la consommation ou les nouvelles technologies. C’est retrouver un peu de l’esprit libre des années 70 où il réalisa ses premiers films, se laisser accaparer par la primauté des sentiments, au cœur d’un noir et blanc harmonieux. Mais la vie n’est pas plus simple pour autant. Manon en fait l’expérience, elle qui abandonne ses ambitions pour suivre l’homme qu’elle aime et l’accompagner dans ses projets de documentaires. Au harcèlement du propriétaire qui réclame son loyer, répond le désir de son amant pour une autre femme et la tentation de l’éloignement vers des bras plus accueillants. Il y a un petit côté vaudeville dans cette histoire mais qui, mise en scène et interprétée avec une sincérité et une honnêteté rare, se pare d’une dimension noble et poignante.
Laurence Kempf