Moonlight

C’est d’abord l’histoire d’un enfant noir, vivant à Miami et élevé par une mère célibataire droguée au crack. Puis, on le découvre à l’adolescence harcelé au collège à cause de son homosexualité avant de le retrouver devenu adulte. Ce résumé pourrait faire craindre un film violent et déprimant mais, s’il s’avère évidemment dur, il est surtout bouleversant et, par instant, merveilleux.
Merveilleux par les figures de résilience, paternelle, maternelle ou amoureuse qui jamais ne cessent de l’accompagner. Des rencontres qui montrent l’importance de la reconnaissance et du soutien face à un environnement destructeur et impitoyable. Bouleversant parce qu’il est d’une vérité et d’une sincérité incroyable, dans sa description d’un milieu défavorisé aux mentalités archaïques et dans le portrait clairvoyant qu’il trace de ses différents personnages. Et c’est sans doute parce que Tarell Alvin McCraney, l’auteur de la pièce dont le film s’inspire, et Barry Jenkins, le réalisateur, qui ont tous les deux grandi dans cet endroit et dans des conditions similaires, savent parfaitement transmettre la réalité de ce qu’ils racontent.
Enfin, il y a là une direction d’acteurs exceptionnelle qui révèle un ensemble de comédiens tous épatants, totalement crédibles et pour beaucoup profondément touchants. À découvrir !

Laurence Kempf