Acrobates
On ne peut devenir acrobate sans croire à l’amitié. La grande, la vraie, faite de confiance, d’écoute, de tendresse et de don de soi. Entre énergie juvénile et gravité des interrogations, entre fascination du risque et crainte de l’avenir, Acrobates
 présente l’acrobatie comme un art de vivre.
- Mercredi 23 avril 2014 Ã 20h00
- Jeudi 24 avril 2014 Ã 20h00
- Vendredi 25 avril 2014 Ã 20h30
44000 Nantes
L'interview
Ils s’y sont mis à quatre pour rendre hommage à Fabrice Champion, trapéziste devenu tétraplégique à la suite d’un accident de répétition. Acrobates déroule la vie de cet ancien des Arts Sauts, depuis son accident à sa mort dix ans plus tard dans le fin fond du Pérou. Le metteur en scène Stéphane Ricordel, un de la bande des quatre amis, revient sur ce spectacle émouvant et évidemment pas comme les autres.
Monter Acrobates a-t-il été une évidence pour vous ?
C’est devenu une évidence très vite ; mais aussi une nécessité. Le sujet du spectacle étant particulier, nous avons voulu, plus que de la mort de Fabrice, parler de l’amitié que nous avions avec ce gars, de l’amitié en général.Â
Qui était Fabrice Champion ?
Un voltigeur hors pair. Ensemble, nous avons monté les Arts Sauts. Ensemble, nous avons travaillé 15 ans. J’étais porteur. Notre complicité était folle. Fabrice était un magnifique artiste, un bel homme.Â
Avec une telle proposition relevant de l’intime, avez-vous mis votre pudeur de côté ?
Lorsque nous nous sommes attaqués à Acrobates, nous savions que nous allions droit dans le mur. Le sujet est compliqué, nous sommes dans l’hyper personnel, dans le pathos. Sur le papier, les gens nous faisaient de grands sourires. Nos proches nous posaient des questions. Nous avons évité les grosses problématiques dramaturgiques. Et aujourd’hui, les retours sont bienveillants et agréables.Â
Faut-il connaître Fabrice Champion pour apprécier le spectacle à sa juste valeur ?
Non. Il fallait être aussi malin à ce niveau-là . Sinon, Acrobates n’aurait pas été intéressant. Par contre, on apprend à connaître l’homme. Et ce, sans jamais entrer dans sa vie privée.Â
Est-ce pour cette raison qu’Acrobates s’écrit au pluriel ?
Effectivement, on parle de ce que représente l’acrobatie pour nous. Comment nous la vivons. Nous voulions aussi montrer qu’elle ne se résume pas au saut périlleux.Â
Finalement, que représente l’acrobatie dans votre vie ?
C’est un mode de pensée, une liberté, une façon d’être, un moteur. C'es un vecteur de valeurs humaines et même politiques. C’est une très belle discipline.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau
