Courir
Dans une mise en scène épurée impliquant un dialogue entre texte et musiques (un comédien, une clarinette basse), Jean-Luc Annaix et le Théâtre Nuit feuillettent les pages palpitantes du roman de Jean Echenoz, entre ascension sportive, adulation, puis disgrâce politique, dans le bloc de l’Est des années 60.
- Mardi 2 décembre 2014 à 20h30
- Mercredi 3 décembre 2014 à 20h30
- Jeudi 4 décembre 2014 à 20h30
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L'interview
Lorsque nous avons appris que Jean-Luc Annaix, habitué des comédies musicales et de ses satellites, adaptait pour la scène Courir de Jean Echenoz, nous avons voulu en savoir davantage. Pourquoi l’homme du Théâtre Nuit avait-il décidé de courir dans une autre direction ?
Comment avez-vous découvert le livre de Jean Echenoz ?
Je suis un inconditionnel de son écriture. Et lorsque je découvre Courir, je suis loin de me douter qu’Echenoz allait choisir Émile Zatopek comme personnage principal. Ça m’intéresse car Zatopek, c’est un nom. Mais je n’imaginais pas du tout la teneur de sa vie. Je suis tombé sous son charme.Â
En tant qu’habitué des comédies musicales, Courir est forcément à part dans votre parcours…
Je ne voulais pas mourir avant de m’offrir ce luxe, celui de servir une belle écriture. Pourtant, je ne vais pas vous mentir. Cela m’a énormément troublé. Comment se fait-il que Courir arrive à ce moment-là de mon parcours ? Il me tenait à cÅ“ur de faire un jour, un spectacle autour de l’individu et du pouvoir politique.Â
Et ce luxe est également musical, car sur scène Gilles Ronsin est accompagné du clarinettiste Michel Aumont…
Quand j’ai décidé de monter Courir, il a fallu convaincre Echenoz qui n’est pas n’importe qui. Et cela s’est joué sur le terrain musical. Il m’a demandé comment j’allais traduire scéniquement son roman. Je lui ai répondu que son écriture était musicale et que la clarinette basse allait transposer le souffle de l’histoire de Zatopek et celui de la grande histoire. À cet instant, Echenoz m’a dit de foncer.
propos recueillis par Arnaud Bénureau