David Sire
« Des 4 coins de ma vie d'homme je me ferai un balluchon » dit David Sire dans l'une de ses chansons, alors, avec sa plume sensible, son regard malicieux, cet insatiable explorateur fait escale à Nantes et vient enchanter de ses chansons faites de bidules et d'une rare humanité.
sur le site dédié wik-nantes.fr/la-bouche-d-air
- Jeudi 9 avril 2015 à 21h00
44000 Nantes
L'interview
Ancien de Normal Sup et aujourd’hui “bidulosophe”, David Sire est clairement un personnage à part dans la chanson française. À l’occasion d’une double actualité à La Bouche d’Air où il est artiste associée, nous sommes partis à la rencontre d’un garçon jamais en manque d’inspiration.
Le rendez-vous avait été pris dans les bureaux de La Bouche d’Air. Avant de sonner à l’interphone, on ne connaissait pas grand-chose de celui qui se voit “comme un conteur ou comme un grillot”. Son projet Transhumances nous avait quand même interpellé. Pendant deux années de suite, Sire, qui se réclame entre autres de l’écrivain voyageur Nicolas Bouvier, avait traversé la France en chansons sur sa bicyclette. D’emblée, ça vous pose le bonhomme.
Doit-on lui accrocher alors l’étiquette d’artiste singulier ? “Plus que la singularité, je me pose la question de la parole et de quelle parole je donne. Je cherche la parole juste, comment je me fais entendre”. Et pour se faire entendre, David Sire, qui présente à Paul Fort son spectacle pour les petits, Niet Popov, et celui pour les grands articulé atour de son très joli nouvel album, Je est un nous, va au plus près des gens. Il va même carrément chez eux. À Nantes, il est allé à l’accueil de jour des Restos du Cœur, à la Maison de quartier Halvêque-Beaujoire et ira en juin à la Maison d’Arrêt. “J’aime beaucoup chanter en tout terrain. Je vais là où les gens vivent, travaillent, respirent. Je viens sans artifice”. Ces escales sont des Cercles Bidules, “l’expérience d’une parole intime partagée par le collectif. C’est une démarche politique, sociale”. Et dans la bouche de David Sire, ces mots-là ne transpirent pas la langue de bois, mais la langue citoyenne.
Arnaud Bénureau