La Tectonique des nuages
Mise en scène François Rancillac. Avis aux curieux ! La création 2015 d’Angers Nantes Opéra s’ouvre au Jazz ! avec La Tectonique des nuages un opéra-jazz composé par le pianiste et chef d’orchestre Laurent Cugny, inspiré par la pièce de José Rivera, est interprété par David Linx, Laïka Fatien, Yann-Gaël Poncet. Un conte futuriste d’inspiration latino, un jazz chaleureux et cuivré, des clins d’œil à la comédie musicale…
- Mardi 7 avril 2015 à 20h00
- Mercredi 8 avril 2015 à 20h00
- Jeudi 9 avril 2015 à 20h00
- Vendredi 10 avril 2015 à 20h00
44000 Nantes
L'interview
La création de cette saison 2014/2015 d’Angers Nantes Opéra est un objet hors norme et, sur le papier, impossible à monter. Pourtant, La Tectonique des nuages, opéra-jazz de Laurent Cugny, est aujourd'hui présenté au public. L’ancien directeur musical de l'Orchestre National de Jazz revient sur cette aventure.
Quel est le point de départ de La Tectonique des nuages ?
L’action se passe pendant un tremblement de terre à Los Angeles. Un type banal rentre chez lui et en prend une auto-stoppeuse. Voilà le point de départ de ce conte, cette réflexion sur le temps qui passe.
En quoi est-ce un projet un peu fou ?
Même s’il est très aimable, nous avons eu beaucoup de mal à le faire accepter. Pour le milieu du jazz, comme pour celui du jazz, il est trop étrange. Des deux côtés, il est trop décalé. Le mariage du jazz et de l’opéra n’était pas naturel.
Le fait qu’il existe peu de précédent, a-t-il été une source de pression ou au contraire de totale liberté ?
Les deux. Même si je savais ce que je voulais faire, un opéra tout court, je n’avais pas trop de modèles. Mais je me suis senti libre car je n’étais pas encombré par de grands aînés.
Pourquoi parlez-vous d’un “opéra tout court”?
Je ne voulais pas puiser dans l’imaginaire du jazz : les champs de coton, le club… Je voulais jouer le jeu de l’opéra en respectant ses codes.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau
Plus de dix ans après sa création, La Tectonique des nuages, l'opéra jazz de Laurent Cugny, est enfin présenté sur scène. Cette production d'Angers Nantes Opéravousinvite à un voyage vers Los Angeles.
Dès que la musique commence, on se fait happer par les sphères de cet univers où l'écran nous amène. Los Angeles, nuit de déluge. La tempête du siècle. Celestina del Sol, enceinte jusqu'aux yeux, tente de faire du stop. Annibal de la Luna s'arrête et la ramène chez lui.
Quand l'écran se lève enfin, on retrouve tous les musiciens sur scène dans un décor très moderne qui représente la maison. On comprend alors que cette femme à un impact particulier sur le temps. Et sur la vie des gens qu'elle croise. Annibal va vivre une nuit qui aura duré deux ans comme la présence de son frère en témoignera. Telle une ensorceleuse, au rythme de la musique, elle va vivre “le temps d'un battement de cil, une éternelle idylle” et flouer la perception de la réalité. La Tectonique des nuages est alors fable poétique qui brise la monotonie, un peu comme le fait cet opéra jazz à l'opéra, lui apportant un souffle nouveau.
Sarah Boudena
Crédit photos : Jeff Rabillon