L'amante anglaise
A l'origine un fait divers, réél. Claire Lannes tue sa cousine sourde et muette, découpe le corps et jette les morceaux dans des trains de marchandises qui passent sous un viaduc situé près de chez elle. Par la compagnie Banquet d'Avril.
« Je cherche qui est cette femme, Claire Lannes. Elle ne donne aucune raison à son crime. Alors je cherche pour elle. »
- Lundi 30 mai 2016 à 20h30
- Mardi 31 mai 2016 à 20h30
- Mercredi 1 juin 2016 à 20h30
- Jeudi 2 juin 2016 à 20h30
44000 Nantes
L'interview
C'est à Duras que l'on doit ce texte sur un crime étrange, aussi imprévisible qu'épouvantable. Et c'est à Monique Hervouët qu'on doit de le retrouver dans ce huis-clos où la recherche de la vérité n'a rien de simple.
Après La pluie d'été, L'amante anglaise… pourquoi cet autre texte de Duras ?
Ces deux textes sont liés. Laure Adler a même vu un lien entre ces deux histoires, dans leurs univers et leurs personnages. En fait, après La pluie d'été, je cherchais une autre histoire pour les comédiens avec qui je travaillais. Quand j'avais vu L'amante anglaise, j'avais été sidérée.
Sidérée par l'histoire ?
Par l'histoire et l'écriture de Duras. Duras qui a été chroniqueuse judiciaire s'est toujours intéressée aux faits divers. J'ai ce point commun avec elle.
Qu'est-ce qui vous intéresse dans le fait divers ?
La part d'ombre. Comment une vie banale peut basculer sans prévenir. Un couple dans un pavillon de banlieue, lui est fonctionnaire, elle tient la maison. Et elle va commettre un crime épouvantable. J'ai pensé à l'affaire de Ligonnès. Est-il mort ? Vit-il caché quelque part ? Dans L'amante anglaise, c'est le “pourquoi” du crime que l'on voudrait entendre.
Sur scène, il y a le couple et un troisième personnage…
Ce troisième personnage n'est ni flic, ni psy… en fait, je crois que c'est Duras, ou bien moi, ou bien nous qui cherchons à comprendre. Et tout repose sur les acteurs.
Ces comédiens, vous les tenez à distance de cette histoire ?
Pas du tout. Ils sont très impliqués. On est dans un espace restreint avec peu d'actions spectaculaires. Tout se passe donc dans la façon de dire ce qui est dit. Et cela contribue à la beauté de cette pièce.
propos recueillis par Vincent Braud