Le Conte d'hiver

Pourquoi Le Conte d’hiver est-il si peu joué ?
Par les temps qui courent, il est difficile de monter des pièces avec autant de personnages. Cela demande énormément de soutien et d’efforts de toutes les personnes qui accompagnent le projet. Je parle-là d’un point de vue financier. Mais est-ce la raison principale ? Je ne pense pas. Le Conte d’hiver est une pièce compliquée. 
En quoi est-elle compliquée ?
J’ai l’impression qu’il y a plusieurs pièces à l’intérieur du Conte d’hiver. Les trois premiers actes sont sombres. Nous sommes dans la tragédie. Puis, dans la deuxième partie, Shakespeare fait entrer la comédie. Deux styles très différents cohabitent ici. Enfin je l’ai vu ainsi. 
Qu’est-ce qui vous a poussé à monter cette pièce de Shakespeare ?
Après Le Suicidé, je cherchais une nouvelle pièce pour la troupe. À cette époque, je voulais mettre en scène Roberto Zucco de Koltès. Et c’est là que j’ai vu qu’il avait traduit Le Conte d’hiver pour Luc Bondy. La pièce m’a marqué. Elle m’a intrigué. 
Que signifie pour vous cette notion de troupe ?
Lorsque j’ai démarré le métier, j’ai très vite rencontré Georges Lavaudant qui avait la particularité de travailler avec un groupe d’acteurs. Cette notion de troupe, de fidélité, m’a plu. Aujourd’hui, je ne conçois pas le théâtre autrement. Je ne suis pas un solitaire. Je vois dans cette notion de troupe, un côté forain, saltimbanque.