Manger - Boris Charmatz
- Mardi 17 avril 2018 à 20h30
- Mercredi 18 avril 2018 à 20h30
L'interview
Selon vous, on peut donc désormais manger, chanter et danser en même temps ?
D’une certaine manière, ça n’a jamais été fait. Tout ce qui n’a pas été fait n’est pas nécessairement à faire. C’est une expérience étrange. Ce qui est sûr, c’est qu’il est impossible de faire ça bien mais c’est riche de résonances symboliques fortes.
Est-ce le symbole d’une époque devenue boulimique ?
Ce que j’aime dans cette pièce, c’est qu’elle ne montre pas forcément ce dont elle parle. Le spectateur est très libre de se projeter. Sur scène, on mange du papier mais rien n’est écrit dessus. Ça peut être des contrats, des poèmes… Ça touche à l’anorexie, très liée à la danse. Alors oui, on mange beaucoup mais on ne peut plus manger. On s’interroge sur comment on nous nourrit ou comment on nous gave. Mais on ne donne pas de réponse, on ouvre des portes.
Sur la forme, comment le spectacle se présente-t-il ?
On mange, on bouge, on danse en permanence. C’est un opéra, un objet qui touche au théâtral et au plastique. À la fois très visuel, très musical, comme une sculpture animée, étrange. Je ne pensais pas que ça avait une dimension comique mais les premiers spectateurs ont ri.
propos recueillis par Patrick Thibault