29e Festival du cinéma espagnol de Nantes

Javier Bardem superstar
Le plus international des acteurs espagnols, Javier Bardem est tout simplement une star du cinéma international. Un acteur engagé dans ses films comme dans la vie qui vient à Nantes pour présenter dix films qu’il a choisis dans son impressionnante filmographie (Los lunes al sol, Mar adentro, Vicky Cristina Barcelona…). Chacun d’eux nous montre la capacité exceptionnelle de l’acteur à se transformer. L’acteur aux 5 Goya a reçu un oscar pour No country for old men et a été couronné du prix d’interprétation masculine à Cannes pour Biutiful (tous deux sélectionnés dans l’hommage). Il est à Nantes trois jours entiers et assure une master class à l’Opéra le mardi 2 avril à 18h. À l’aube de ses 30 ans, la venue de Javier Bardem traduit le chemin parcouru par le festival nantais.

Suite flamenca
Pas question pour le festival du cinéma espagnol de surfer sur les clichés liés à l’Espagne. Le cycle intitulé La caméra au rythme du flamenco s’applique à montrer à quel point le flamenco a perduré dans le cinéma espagnol tout en se régénérant. Depuis Bodas de Sangre de Carlos Saura qui, en 1981, renouvelle le cinéma musical espagnol jusqu’à nos jours. La sélection présente documentaires et fictions avec quatre films sur sept de 2017 et 2018. “Carmen y Lola montre que les mentalités évoluent lentement”, nous dit Emmanuel Larraz et le film explore les liens entre flamenco et machisme, là où d’autres évoquent ses sources en Andalousie et ses liens avec la misère (La leyenda del tiempo et Entre dos aguas). On note aussi le concert de la chanteuse Marina Heredia (Opéra, 29 mars), une exposition et un karaoké flamenco (Cosmopolis, 30 mars).

5 compétitions !
Cette année encore, les films sélectionnés dans les diverses compétitions (fictions, documentaires, premiers films, courts-métrages, scolaires) vont confirmer à quel point le cinéma espagnol a progressé ces dernières années. Totalement en prise avec son temps, c’est un cinéma qui s’est régénéré avec la crise. “Il faut parfois s’enfermer dans une salle pour avoir des nouvelles du monde”, nous dit Pilaz Martinez-Vasseur dans son éditorial de présentation. Nous en aurons donc de La Havane avec Yuli, de Berlin avec Les distàncies, du Pays Basque avec Oreina… La section documentaire n’évite pas la question de l’ETA (Mudar la piel) ou de la jungle de Calais (Los burgueses de Calais). La sélection officielle – compétition et hors compétition – présente les films qui ont marqué l’année : lauréats aux Goya (El Reino, Carmen y Lola…), sélectionnés dans les festivals internationaux (Trinta lunes, El silencio de otros…) ou succès de l’année (Campeones…).

La série
Arde Madrid n’est rien de moins que la série espagnole de l’année. Inédite en France, en noir et blanc, elle se consacre à Ava Gardner qui s’est installée à Madrid en 1940 où ses frasques et sa liberté se sont heurtées à la morale et à la dictature. Arde Madrid est signée Paco Leon (3 prix à Nantes) et Anna R. Costa.

Patrick Thibault