Portrait de la jeune fille en feu
1770. Marianne est peintre et doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse, une jeune femme qui vient de quitter le couvent. Héloïse résiste à son destin d’épouse en refusant de poser. Marianne va devoir la peindre en secret. Introduite auprès d’elle en tant que dame de compagnie, elle la regarde.
De Céline Sciamma, avec Noémie Merlant, Adèle Haenel, Luàna Bajrami, 2h, France
Horaires du 24 au 30 Avril
L'avis de la rédaction
L'interview
Prix du scénario lors du dernier Festival de Cannes, Portrait de la jeune fille en feu est un film qui brûle de désir et de passion de la première à la dernière image. En 1770, Marianne, peintre, doit réaliser le portrait de mariage d’Héloïse qui s’y refuse. Elle doit donc l’observer pour la peindre ensuite. Tourné en Bretagne, c’est le coup d’éclat de la rentrée cinématographique. Une affaire de femmes signée Céline Sciamma, avec Adèle Haenel et Noémie Merlant. Rencontre avec la réalisatrice, invitée du festival Cinépride au Katorza en juin dernier.
Votre point de départ, c'était les artistes femmes ?
Je voulais faire un film à la fois sur l'amour et sur la création artistique. À titre personnel, j'ai un peu revisité l'histoire de l'art à l'aune des créatrices. C'est comme cela que j'ai choisi la période à laquelle se déroule le film, qui était florissante pour les peintres femmes.
Mais vous faites le choix d'une artiste fictive...
Je voulais sortir d'un destin exceptionnel et unique et donc inventer une artiste pour en quelque sorte les raconter toutes. J'ai travaillé avec une sociologue de l'art pour que le personnage soit vraisemblable. Ce n'était pas une mince affaire : il fallait aussi inventer un corpus d'oeuvres.
Qu'est-ce que vous aimez tant chez Adèle Haenel, qui interprète le modèle ?
C'est une actrice auteur. Elle s'investit sur les questions d'incarnation mais pense avec vous la globalité du film. Elle a une intensité intellectuelle rare.
À 30 ans, elle a déjà une sacrée filmographie...
Oui, elle peut avoir trois films très différents à Cannes la même année ! Personnellement, j'ai construit mon chemin de cinéphilie en suivant la carrière d'actrices et d'acteurs que j'admirais. J'ai l'impression qu'Adèle peut remplir ce rôle pour de jeunes cinéphiles. J'admire cela et je suis ravi d'y participer !
Matthieu Chauveau