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Mettre en Scène 2016

Mettre en Scène 2016

La 20è édition de ce festival qui cache son nom et qui est un carrefour de la création contemporaine. Théâtre, danse, cirque : on ne dira jamais assez à quel point sous l'impulsion du TNB, Mettre en Scène est un rendez-vous exceptionnel et incontournable pour les amateurs d'innattendus, un sas de liberté pour les artistes.

Calendrier Dates :
  • Du mercredi 2 novembre 2016 au samedi 26 novembre 2016
Localisation Lieu : Rennes Métropole et Île-et-Vilaine, Rennes Métropole et Île-et-Vilaine
35000 Rennes Métropole et Île-et-Vilaine
Prix : Gratuit
Téléphone Tél : 02 99 31 12 31
Site web Site : t-n-b.fr
Avis rédaction

L'avis de la rédaction

C'est quoi ? La vingtième édition — et aussi la dernière programmée par François Le Pillouër — d'un festival qui s'impose comme un carrefour de la création.
Pourquoi y aller ? Chaque année, c'est à Rennes que l'on fait confiance aux créateurs en leur commandant des créations. Des spectacles que, pour la plupart, on n'a pas vu avant mais sur lesquels on mise en fonction du projet ou des artistes impliqués. À l'arrivée, c'est bien à Rennes, au TNB et au-delà, que pendant Mettre en Scène, on découvre les spectacles les plus audacieux et les plus talentueux du moment.

Patrick Thibault

Chocs européens en stock

PROSPERO'S BOOK Les deux pièces programmées dans le cadre du dispositif européen Prospero ont beau être géographiquement opposées, – l'une vient de Suède, l'autre est produite en Croatie –, elles ont en commun de ne jamais avoir été jouées en France et de livrer un regard cynique, précis et documenté sur des problèmes propres à la société contemporaine. Alors que The Misfits traite de la production de boucs-émissaires, Na Kraju Tjenda observe l'anxiété montante chez les classes moyennes. Des pièces construites comme des observatoires qui traversent une Europe en friche.
The Misfits, du 9 au 12 novembre, TNB Rennes.
Na Kraju Tjedna, les 11 et 12 novembre, Le Grand Logis, Bruz.
L'interview

L'interview

Arnaud Stéphan : “La place des artistes est dans la cité”

Diplômé de l'école du TNB en 2006, Arnaud Stéphan revient sur les lieux de sa formation avec une seconde création programmée à Mettre en Scène. Il se confie sur sa manière d'appréhender l'ailleurs en adaptant Le Quatrième mur, Goncourt des lycéens 2013, de Sorj Salander. Une fable initiatique qui traite d'une tentative de théâtre dans un pays en guerre et interroge l'engagement dans le processus de création.

En 2004, vous avez fondé le collectif Indiscipline que vous définissez comme un "créateur d'objets et de rencontres artistiques" : c'est important à vos yeux de ne pas se limiter au théâtre ?
Nous avons fondé le groupe d'artistes Indiscipline lorsque j’étais à l’école du TNB, avec Alexandra Vincens qui sortait de l’École des beaux-arts. C’était important pour moi de ne pas m’enfermer dans une tour d’ivoire. Nous sommes tous deux passionnés de danse, d’arts visuels et de théâtre sensoriel.

En 2011, vous présentiez déjà une pièce à Mettre en scène. Le réseau rennais semble ne plus avoir de secrets pour vous. L'implantation territoriale est-elle fondamentale pour vous ?
Je suis ravi de pouvoir créer à Rennes car c’est un territoire que je connais bien. Avec Indiscipline, nous travaillons beaucoup avec des structures culturelles et sociales. Rien n’est inscrit dans le marbre, mais je pense que le fait d’être implanté ici me permet d’aller vers ailleurs, comme pour cette création qui nous a menés au Liban, il est toujours important de savoir d’où on vient pour pouvoir mieux s’en éloigner.

Le Quatrième mur, présenté à la salle Guy Ropartz dans laquelle vous avez expérimenté le jeu aux côtés de Stanislas Nordey, traite de la mise en scène : le méta-théâtre, la mise en abîme, ce sont des concepts qui vous parlent ?
Oui, et cette pièce n’est faite que de cela, jusqu’au degré le plus intime. Je ne me sentirais probablement pas légitime de faire un spectacle sur une guerre terriblement complexe s’il ne s’agissait pas d’abord de raconter l’histoire d’une utopie de théâtre, de poser la question ensemble de la fonction de l’art dans une société en crise.

Pour cette création, vous avez effectué vous-même un voyage au Liban. L'engagement au théâtre, c'est aussi être sur le terrain, immergé, au plus proche d'un réel ?
Je suis allé à Beyrouth pour tenter de comprendre ce pays où cohabitent les confessions, voir ce quil subsistait de cette matière documentaire du roman, écrit par un grand reporter. J’ai découvert un pays meurtri par des années de guerre civile, en perpétuelle reconstruction, où les bourreaux d’hier côtoient les victimes. La proximité du conflit syrien rend tout cela palpable. Deux choses m’ont rassuré pour mener ce projet, un dicton libanais qui dit que « Si tu comprends quelque chose à la guerre du Liban, c’est qu’on t’a mal expliqué » et ma rencontre avec Roger Assaf qui m'a convaincu que la place des artistes est dans la cité.



propos recueiillis par Fédelm Cheguillaume
3 questions à Julie Nioche

Julie Nioche explore le corps dans sa forme la plus essentielle, à travers des procédés empruntés à l'ostéopathie, sa seconde profession. Nos amours convie deux danseurs à des retrouvailles avec leur mémoire sentimentale, ici dessinée et incarnée.

" “Être toujours questionné, surpris, dérangé, traversé, mis en danger.” "

Nos amours, votre création, traite de la mémoire, une notion qui appartient au champ de l'intime, un matériau avec lequel vous travaillez de manière récurrente. Par quel biais amenez-vous cette fois-ci la fragilité et le sentiment à la scène ?
Pour cette création, la question de départ est : "quelles traces ont laissées nos histoires d'amour dans nos corps et dans nos imaginaires ?" Je l'ai donc abordée à partir de souvenirs des deux danseurs qui l'ont explorée et traduite. Pour les accompagner, j'ai fait appel aux pratiques somatiques. Ce processus de création est donc très intime mais ce qui m’importe, c’est que ces traces soient actualisées, que la danse se montre pleine de ces différentes strates déposées en eux.

La place du créateur musique, Alexandre Meyer, est très importante. Selon vous, quelle forme d'interdépendance existe entre la musique et le corps en 2016 ?
La musique permet aux deux danseurs de porter beaucoup plus qu’eux-mêmes, d'évoquer toute une communauté de présences, de devenir multiples. L’interdépendance est mystérieuse : je pense à la création de vibrations communes entre le son et le mouvement, de fréquences, de silences, de dialogues, de transes, de caresses. Je suis étonnée par la force des souvenirs que nous offre la musique ou la danse.

Mettre en scène est un tremplin international : comment sauvegarder cette présence spontanée, organique du corps lorsque la pièce se joue à plusieurs reprises ?
Ce qui est aussi un tremplin c’est de jouer plusieurs fois face à un public. Je crée des pièces qui permettent d’être toujours questionné, surpris, dérangé, traversé, mis en danger. Je mets en place des contextes qui déroutent pour développer sans cesse nos capacités d’adaptation et de créativité. Il y a toujours des angles morts que nous n’avons pas exploré, pas vu et qui ouvrent sur une nouvelle dimension, une nouvelle note, geste ou lumière.

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