
F(l)ammes
En 2015, dix jeunes hommes du Val Fourré rayonnaient sur la scène du Grand T dans Illumination(s). Ahmed Madani mets en lumière cette fois-ci la parole longtemps tue de jeunes femmes de quartiers. Nées de parents immigrés, et par-delà les visions médiatiques, découvrons-les.
F(l)ammes
“Les femmes apportent cette espérance de la vie et de l’avenir”
Après Illumination(s) qui avaient fait rayonner dix jeunes hommes du Val Fourré, Ahmed Madani est de retour sur la scène du Grand T. Il y met en lumière de jeunes femmes de quartiers, nées de parents immigrés pour un vrai spectacle.
Comment définissez-vous votre démarche de théâtre ?
Le plus important, c’est la matière humaine des interprètes et des spectateurs. Je m’intéresse à la matière des personnes que j’implique, comment elles sont faites, ce qu’elles ont à nous raconter, et comment ça peut entrer en résonance avec nous. Cette réalité humaine est fondatrice de l’acte de création.
Le plateau serait-il le seul endroit possible pour un dialogue et une réconciliation…
C’est un endroit de la prise de parole. Quand on met là des personnes qui n’ont pas l’habitude de parler, il y a une possibilité de les faire entendre, avec leur sensibilité, leurs espérances et leurs rêves. Quand on les voit en vrai et qu’elles parlent avec leur humanité, une réconciliation s’opère alors que le groupe social fait peur.
Sur un terrain miné, comment fait-on pour que ce soit du spectacle avant tout ?
On part du principe qu’on ne fait rien d’autre que du théâtre pour faire partager un moment de plaisir. C’est un acte poétique avant d’être politique. Ma vocation est de sublimer toutes ces réalités sociales pour que les gens soient touchés, les emmener pas très loin d’eux mêmes alors qu’ils auront l’impression de voyager loin.
Pourquoi un volet femmes après un volet hommes ?
Le point de vue sur le monde n’est pas le même. Les femmes font le monde et les êtres humains. Elles ont un rapport de tendresse et de bienveillance, une perspective qui va plus loin que celle des hommes. J’ai centré le spectacle autour de leur vie intérieure car elles ont des choses à dire et une part à prendre dans la société. Elles apportent cette espérance de la vie et de l’avenir, quelque chose de généreux et ouvert.