Festival Éclats francophones

Comme une bouffée d’air printanier, Les Éclats apportent une touche d’exotisme à la chanson francophone. Malgré l’annulation de Suroît, la programmation nous fait voyager hors du paysage musical métropolitain grâce à des artistes venant du Québec, de Belgique ou encore de la Réunion. Sage comme des sauvages ouvre le bal à la Bouche d’air (le 21 mars). Ce duo belge abolit les frontières musicales. Leur musique est un métissage culturel à la saveur créole puisant dans le Calypso de Trinidad, le Rebetiko grec ou même le Maloya réunionnais. Figure emblématique de ce dernier genre, la chanteuse rebelle et engagée Christine Salem poursuivra la soirée sur le Maloya, cette musique réunionnaise subversive, en y ajoutant subtilement des sonorités blues grâce à sa sublime voix grave. Debout dans les cordages investit le lieu unique (le 22 mars). Le trio met en musique les poèmes d’Aimé Césaire avec des sonorités syncopés et métalliques, accentuant la dimension politique des textes. Le duo québécois Saratoga conclut avec légèreté ce festival francophone. L’un à la basse, l’une à la guitare, la complicité de leurs voix chaleureuses laisse entendre un folk montréalais authentique. La francophonie rayonne du Canada à l’océan Indien mais lors du festival, c’est bien à Nantes qu’elle trouve son épicentre.

Victor Tesson