Hip Opsession
Avec Afrika Bambaataa, Joke, Blackalicious, Bus Driver, Chill Bump… Pendant un mois, découvrez toutes les facettes de la culture hip hop.
- Du jeudi 5 février 2015 au samedi 21 février 2015
L'avis de la rédaction
C’est quoi ?
Le mois de la culture hip hop à Nantes.
L’affiche.
Hip OPsession a une vision bien à lui du rap game. Ici, pas d’egotrip en 140 signes. Non, à Nantes, le “trip” s’envisage entre hier (l’expo Walk This Way, Afrika Bambaataa…), aujourd’hui (le carton des Battle OPsession) et demain (Overflow chorégraphié, entre autres, par Pierre “Mad Men” Bolo).
L'interview
Il y a plus de 30 ans, alors “petite bourgeoise et enfant gâtée” mais déjà photographe, Sophie Bramly traverse l’Atlantique et se retrouve catapultée dans le Bronx, là où tout a commencé. Walk This Way, exposition de ses photos de “grand-mère” produite par Red Bull et présentée au lieu unique, revient sur la naissance d’un mouvement et crée l’événement pendant ce mois Hip OPsession.
Comment vous êtes-vous retrouvée à New York au début des années 80 ?
À 20 ans, je termine mes études. Dans la foulée, je deviens photographe à Paris Match. Et au bout d’un an, il a fallu que j’aille voir ailleurs si j’y étais. D’abord, je rencontre des danseurs. J’étais complètement subjuguée par ce que je voyais. Il fallait que je m’intéresse à cette scène.
Qu’est-ce qui vous a tant subjuguée ?
Au-delà de ça, j’étais fascinée par la manière dont ils vivaient. Leurs conditions de vie étaient très chaotiques. Dans le Bronx, un immeuble sur deux était en ruine. Bien que livrés à eux-mêmes, ils ont décidé d’avoir soif de vie, d’optimisme, d’organisation. Ils ont tout fait pour que leur vie devienne meilleure.
Aviez-vous conscience de participer à un moment “historique” ?
Historique, certainement pas ! On ne peut jamais savoir ce que va devenir l’histoire quand on vit dans un monde de Blancs et que l’on n’intéresse personne. Il y avait juste de l’enthousiasme.
D’après vous, pourquoi la culture hip hop exprime-t-elle toujours le besoin de revenir à la source du mouvement ?
Elle a besoin de dire qu’elle a une légitimité et qu’elle est incontestable. Et puis, aucun mouvement n’a jamais été aussi complet. C’est un mouvement très 360. C’est-à-dire que chacun peut y faire quelque chose : du graffiti, de la danse, du rap… Depuis le hip hop, il n’y a rien eu. À part peut-être la scène techno qui, pour moi, n’est que la version blanche du hip hop. Pour cette raison, je ne peux pas la voir comme révolutionnaire. Le hip hop ne ressemble à rien d’autre dans l’histoire de la musique. Et c'est très malin de revenir sans cesse à sa racine.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau