De toutes nos forces
Comme tous les adolescents, Julien rêve d’aventures et de sensations fortes. Mais lorsqu’on vit dans un fauteuil roulant, ces rêves-là sont difficilement réalisables. Pour y parvenir, il met au défi son père de concourir avec lui au triathlon « Ironman » de Nice: une des épreuves sportives les plus difficiles qui soit. Autour d’eux, c’est toute une famille qui va se reconstruire pour tenter d’aller au bout de cet incroyable exploit.
De Nils Tavernier, avec Jacques Gamblin, Alexandra Lamy, Fabien Héraud, 1h30, France
Horaires du 24 au 30 Avril
L'interview
Sur fond de préparation à l’Iron Man, l’Everest du triathlon, et de haute montagne, Nils Tavernier s’échappe du documentaire pour réaliser un grand film sur le dépassement de soi et révéler un jeune acteur handicapé, Fabien Héraud.
Avant d’évoquer De toutes nos forces, pourquoi préférez-vous le documentaire à la fiction ?
La fiction n’est pas mon monde. C’est celui de mes parents, des grandes personnes. Et il me paraissait inaccessible.
Quel est le point de départ du film ?
J’ai passé 20 ans à faire des films sur les enfants en grande difficulté. Et il y a 2 ans, j’étais à l’hôpital Necker. J’ai eu plaisir à rencontrer des familles et des enfants atteints de maladies graves et rares. Ils m’ont fait du bien. C’est ainsi que j’ai eu envie de continuer à subir ce bonheur en le partageant.
Un jeune adulte handicapé, une famille au bord de l’implosion… Ne craigniez-vous pas de tomber dans le film larmoyant ?
Effectivement, on peut tomber très vite là-dedans. Je ne voulais pas d’un film misérabiliste. Et ce n’est pas simple à faire. Je ne vais pas vous dire le contraire. Mais être misérabiliste sur le handicap, c’était déontologiquement impensable.
Parallèlement à Jacques Gamblin, Alexandra Lamy et au jeune Fabien Héraud, vous dirigez un autre “comédien”, ces grands espaces de Haute-Savoie…
Le fond à une importance énorme. De toutes nos forces est un film sur l’enfermement et la liberté qui, elle, arrive au fil du temps dans le film. Lorsque le père se dévoile à son fils, il le fait dans un espace gigantesque. La puissance de la montagne est alors un élément narratif essentiel du film.
Vous relevez haut la main le pari de réaliser un film grand public exigeant. En avez-vous conscience ?
Ça serait orgueilleux et prétentieux de vous répondre oui. Mais une chose est sûre, je ne voulais pas faire un film pour initiés, cinéphiles ardus et encore moins pour les handicapés. Je voulais qu’il soit accessible à tous. Tout simplement.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau