La Loi du marché
À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?
De Stéphane Brizé, avec Vincent Lindon, 1h33, France
Horaires du 24 au 30 Avril
L'interview
Après Mademoiselle Chambon et Quelques heures de printemps, Vincent Lindon retrouve le réalisateur rennais, Stéphane Brizé. Leur film, sélectionné au Festival de Cannes, montre le parcours d’un homme qui, pour sortir du chômage, accepte un poste de vigile qui va l’amener à surveiller ses propres collègues.
Pierre Jolivet, Benoît Jacquot et aujourd’hui Stéphane Brizé. Peut-on vous qualifier d'acteur fidèle ?
Ce n'est pas moi qui suis fidèle, mais les réalisateurs. Ce sont eux qui vous choisissent. Mais Stéphane me manquait. Je lui manquais également. Le meilleur prétexte pour passer du temps ensemble était donc de partager un projet et de faire un film.
Seul acteur professionnel du film, vous évoluez dans un monde du travail réel. Où s'est située la part d'improvisation dans votre travail ?
J’ai lu un scénario que nous aurions pu jouer mot à mot. Mais Stéphane n’avait pas envie de ça. Il voulait qu’on s’en imprègne puis qu’on le réinvente, qu’on y aille et qu’on vive les choses. Ce n’est pas du reportage, mais on vous montre la vie d’un homme au plus près. Comme un témoignage.
Welcome, Pater, Journal d’une femme de chambre, vous choisissez des films engagés…
Je ne me dis pas "il faut que je fasse un film engagé, civique, politique…" Je lis une histoire dont le personnage principal et son itinéraire me touchent. Je vois le côté cinéma avant le côté social. Mais, et quelle chance, c’est aussi ma manière à moi de faire de la politique.
Et pensez-vous que le cinéma peut changer le monde ?
Si ce film peut changer quelque chose pour au moins une personne, alors ça vaudra la peine de l’avoir fait.
Propos recueillis par Laurence Kempf