Jacques Gamblin

Deux soirées en compagnie de Jacques Gamblin. Le 21 mars pour une lecture : La Nuit sera calme. Et le 22 mars pour Gamblin jazze.
- jeudi 21 mars 2013
- jeudi 21 mars 2013
- vendredi 22 mars 2013
44600 Saint-Nazaire
L'interview
Le temps de deux soirées, Jacques Gamblin fait escale à Saint-Nazaire. Le jeudi 21 mars, le comédien lira du Romain Gary. Et le vendredi 22 mars, il jazzera, mais pas que, en compagnie de Laurent de Wilde.
Pourquoi avoir décidé de lire La Nuit sera calme de Romain Gary ?
Il y a cinq ans, le directeur des Correspondances de Manosque m’a proposé cette lecture. Quelques années plus tard, comme les meilleures choses, ce texte est remonté à la surface. J’ai donc décidé d’en faire une lecture-spectacle plus conséquente.
En quoi ce texte vous a-t-il séduit ?
Il est bouleversant à plusieurs titres. Et les thèmes abordés sont multiples : sa mère, les femmes, ses années de diplomatie… Sa façon de s’engager dans l’exercice de l’entretien fictif, avec élégance et humour, nous rend plus intelligent.
Comment abordez-vous une lecture ?
Tout ce que Gary écrit, je me retrouve dedans. Je n’ai donc pas eu d’efforts à faire pour adhérer à sa pensée. Je ne cherche pas à interpréter un personnage. Je n’essaie pas d’être Gary. Je suis un porte-voix.
Selon vous, qu’est-ce qu’un bon lecteur ?
Quelqu’un qui reste à sa place. On doit entendre l’auteur avant de remarquer la performance du lecteur. Je ne vais pas au-delà des limites que m’impose la matière première. Il y a quelque chose de la base de l’acteur dans cet exercice-là. C’est un travail très rythmique.
Seriez-vous alors un musicien ?
Oui et ce n’est pas un hasard s’il y a un deuxième spectacle avec des musiciens. Transmettre des émotions passe par le rythme. On ne fait pas rire si l’on rit soi-même. On n’émeut pas si l’on est auto ému par ce que l’on vient de dire.
Vous évoquez votre deuxième spectacle, Gamblin jazze. Quel rapport entretenez-vous avec cette musique ?
Elle n’a pas été déterminante dans l’écriture du spectacle. Ado, j’en écoutais. Puis, je l’ai perdue de vue. Gamblin jazze est une ouverture musicale. On va plus loin que le jazz traditionnel.
À l’issue de ces deux soirées, le public pourra-t-il mieux vous cerner ?
Je ne sais déjà pas si je me cerne moi-même. Une chose est sûre, le public va découvrir une personne passionnée et ouverte qui essaie d’offrir des propositions généreuses et inattendues.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau