Retour à la selection

La Folle Journée de Nantes

La Folle Journée de Nantes
La Folle Journée de Nantes

En 2020, le monde entier célèbre le 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven, l’un des plus grands génies de la civilisation occidentale. À la pointe de l’évènement, La Folle Journée donne le coup d’envoi des festivités, avec une programmation exceptionnelle entièrement consacrée à Beethoven. 

Calendrier Dates :
  • Du mercredi 29 janvier 2020 au dimanche 2 février 2020
Localisation Lieu : La Cité des congrès - Grande Halle, 5 rue de Valmy
44000 Nantes
Prix : Voir site
Site web Site : follejournee.fr
Avis rédaction

L'avis de la rédaction

Être fous de Beethoven

Évidemment, le chiffre de 104.750 billets vendus le premier jour sur 147.000 disponibles est impressionnant. Mais, la frénésie compulsive du premier jour passée, il reste encore des places pour 85 concerts sur 271 à Nantes ! De quoi sortir des sentiers battus et découvrir Beethoven autrement. On vous assure sans risque les concerts n°232 et 254 avec les excellents violon et violoncelle Dimitri Maktin et Alexander Kniazev. Le 215 qui réunit la 5e de Beethoven et le Mambo japonais n°5 de Miagawa. La création originale de Paul Lay et Olivier Garouste (138 et 212). Et encore les 93 (François-Frédéric Guy), 220…



Julie Baron
Crédit photos : Le Folle Journée © Marc Roger.

Ouvrir La Folle Journée dans la métropole

Toute la vie de Beethoven est dans ses sonates pour piano. 32 qui contiennent toutes ses émotions puisque le compositeur a mis l’humain au cœur de sa musique. En fêtant le 250e anniversaire de sa naissance, La Folle Journée propose donc l’intégrale, à la même heure, dans onze ville de la métropole. Yiheng Wang, Wei-Ting Hsieh, Claire Désert, Kojiro Okada, Rodolphe Menguy, Nour Ayadi, Marina Saïki, Manuel Vieillard, Jean-Baptiste Doulcet, Théo Fouchenneret et David Salmon… Une belle brochette de pianistes et un tarif unique de 10 €.

Mercredi 29 janvier à 20h30, Bouaye, Bouguenais, Carquefou, La Chapelle-sur-Erdre, Couëron, Orvault, Le Pellerin, Rezé, Saint-Jean-de-Boiseau, Sainte-Luce-sur-Loire, Sautron.

L'interview

L'interview

François-Frédéric Guy : “Les chefs-d’œuvre de Beethoven sont tellement riches que personne ne pourrait prétendre en avoir fait le tour. C’est l’œuvre d’une vie d’artiste.”

Le pianiste est considéré comme le spécialiste français de Beethoven. À La Folle Journée, on retrouve François-Frédéric Guy dans trois programmes différents et emblématiques.

-
À quand remonte votre passion pour la musique de Beethoven ?

J’ai eu mon premier choc à 8 ans en écoutant le Concerto pour piano n°1. Quelque temps après, à l’École de musique d’Évreux, j’ai joué le premier mouvement. Scotchée, ma professeure m’a offert la partition ! J’ai enregistré mon premier disque Beethoven en 1997. Puis l’intégrale des concertos pour piano et orchestre avec le chef Philippe Jordan. Je viens de les ré-engistrer avec le Sinfonia Varsovia.

-
C’est une chance d’être considéré comme le spécialiste français de Beethoven ou une juste récompense en raison de l’engagement et du travail ?

Je n’aime pas ce terme de spécialiste car d’autres peuvent prétendre interpréter magnifiquement Beethoven mais il est vrai que j’ai été immergé. Pour moi, l’anniversaire Beethoven, c’est chaque semaine de l’année. Mais c’est une chance d’être reconnu par ses pairs. 

-
En quoi Beethoven est-il si extraordinaire ?

Beethoven, c’est avant tout une révolution musicale et une révolution philosophique de l’approche de la musique. Avant lui, on écrivait de la musique à la gloire de Dieu, on parlait peu de l’être humain.
Beethoven met l’homme au centre, il exprime tous ses sentiments et c’est ce que le public ressent. Amour, grandeur, tristesse… Les compositeurs romantiques ont amplifié mais il a ouvert la voie.

-
Techniquement, c’est aussi une révolution, non ?

Il profite des nouveaux pianos et il a agrandi l’orchestre. Il ajoute un corps, le contrebasson et même un chœur dans la 9e Symphonie. Puis, il y a l’énergie vitale, ce rythme effréné qui exprime la violence de l’époque. On est pris dans ce tourbillon d’énergie. Beethoven est à la charnière entre la fin du classicisme et le début du romantisme. J’ai l’habitude de dire qu’il est à la fois l’alpha et l’oméga.

-
C’est un compositeur qui a souffert de sa surdité et tout ça se retrouve dans sa musique…

J’ai tenu à présenter l’intégrale des cinq concertos pour piano et orchestre dans la même soirée au Théâtre des Champs-Élysées pour montrer l’incroyable évolution. On constate à quel point il s’affranchit des codes. Il est sourd à 30 ans, donc avant d’écrire la plupart de ses chefs-d’œuvre. C’est un vrai drame humain qui lui a permis de s’extraire de la musique et des bruits extérieurs de son temps pour composer ce qu’il avait dans la tête.

-
Est-ce qu’on n’en fait pas un peu trop sur Beethoven cette année ?

Je suis de ceux qui considèrent qu’on n’en fait jamais assez. Je me réjouis qu’on en fasse autant. Je souhaite que ça ne soit pas seulement pour l’anniversaire et que Beethoven soit aussi célébré et magnifié en 2021. 

-
Vous êtes venu régulièrement à La Folle Journée, qu’est-ce que ça représente pour vous ?

La Folle Journée est une expérience extraordinaire. C’est presque un projet de société. Cette année, avec cet esprit beethovenien qui souffle sur l’édition, on est encore davantage dans l’esprit de rassembler les gens autour de quelque chose de beau et grand, immédiatement accessible. Même si on n’a pas trop d’éducation musicale, ni trop d’argent. J’ai participé à d’autres Folles Journées dans le monde mais rien ne vaut l’originale nantaise.

-
À La Folle Journée, vous commencez par donner le 5e concerto pour piano et orchestre, L’Empereur, en joué/dirigé…

Avec le Sinfonia Varsovia, c’est une joie car c’est un orchestre avec lequel j’ai donné tellement de concerts ! D’autant plus jouissif que les concertos de Mozart et Beethoven ont été conçus pour être donné en joué/dirigé. Le soliste devient un instrument parmi les autres et c’est une interaction totale. J’enchaîne avec la Sonate n°16 en sol majeur opus 31 n°1 et la Sonate n°17 en ré mineur opus 31 n°2 La Tempête. Dans cette Tempête, il y a une infinité de sentiments exprimés, un peu une caricature de Rossini, grâce incroyable, un final très schubertien puis la tempête intérieure. Il avait vraiment la tête qui bouillonnait. 

-
Ensuite, vous jouerez la Sonate n°29 en si bémol majeur opus 106, dite Hammerklavier…

Je l’ai jouée plus de cent fois mais je trouve que c’est encore un défi. Une œuvre difficile pour le public aussi. L’interprète doit avoir une culture beethovenienne en acier trempé et une dose de risque. La folie est partout dans cette œuvre. C’est la plus longue, la plus grande, à la fois l’achèvement de la sonate classique et son dynamitage. C’est spectaculaire.

-
Qui sont les jeunes pianistes que vous aimez et soutenez ? 

On a la chance d’avoir une jeune génération exceptionnelle de jeunes pianistes entre 20 et 35 ans comme on n’en a pas eu depuis des années. Ils montrent que les pianistes français ne sont pas cantonnés au répertoire français. À La Folle Journée, on aura la chance d’écouter Alexandre Kantorow et Sélim Mazari qui vient de sortir un disque Beethoven fabuleux. J’ai eu la chance de bénéficier des conseils d’éminents beethoveniens alors je suis heureux de faire partager mon expérience. C’est aussi ça le jouer/diriger, ne pas faire semblant d’être chef d’orchestre mais transmettre à l’orchestre ce que j’ai à dire sur ce répertoire.

-
Comment fait-on pour avoir l’impression que c’est toujours la première fois quand on joue si souvent la même œuvre ?

Les chefs-d’œuvre de Beethoven sont tellement riches que personne ne pourrait prétendre en avoir fait le tour. Les interprètes doivent se mettre au niveau et trouver de nouvelles choses à dire car c’est de la musique vivante. À nous de faire vivre ces signes et décrypter. Il faut comprendre la langue, apprendre à parler Beethoven mais c’est d’une richesse inépuisable. Pour moi, c’est l’œuvre d’une vie d’artiste.
-
-

Concerts de François-Frédéric Guy
les mercredi 29 janvier à 21h, vendredi 21 janvier à 12h30, samedi 1er février à 17h.

L'article

L'article

Les bonnes surprises de La Folle journée

Beethoven est bel et bien ce compositeur classique populaire d’une étonnante modernité. Il a révolutionné la musique et influencé ses successeurs jusqu’aux contemporains. La Folle Journée de Nantes ne pouvait trouver meilleure occasion d’afficher sa volonté d’ouverture à tous les styles de musique mais aussi à tous les publics.

 

Tout Beethoven ou presque est joué pendant La Folle Journée. L’intégrale de la musique pour piano, mais aussi celle de la musique de chambre, des concertos et symphonies. Un véritable feu d’artifice au début de cette année du 250e anniversaire de la naissance du compositeur. Mais nous ne saurions que trop vous conseiller les projets singuliers de l’édition. Looking for Beethoven, le spectacle de Pascal Amoyel qui joue des extraits des sonates mais raconte aussi le drame humain du compositeur (concerts n°90, 163) Beethoven at night, la commande faite au pianiste de jazz Paul Lay qui improvise sur la musique de Beethoven avec une création vidéo d’Olivier Garouste (n°138, 212). Jazz toujours avec le piano de Joachim Horsley et ses musiciens. Il revisite les compositions de Beethoven aux couleurs latines dans Beethoven à La Havane (n°43, 082, 154, 226). Après le succès du Pari des Bretelles, l’accordéoniste Félicien Brut retrouve le contrebassiste Édouard Macarez et le Quatuor à cordes Hermès pour Neuf, une nouvelle création contemporaine autour des compositions de Beethoven, mort deux ans avant la naissance de l’accordéon (n°048, 136, 161). Sonographie sur la Xe remix de Pierre Henry est une création visuelle et sonore autour de cette fameuse Xe Symphonie écrite par Pierre Henry et remixée dix ans plus tard qui emprunte aux musiques électroniques (n°7 et 8). On n’oublie pas non plus Beethoven versus Coldplay (n°140) ou le Symphonic Mambo du Japonais Akira Miyagawa qui mêle la 5e Symphonie de Beethoven au Mambo n°5 de Perez Prado (n°215). De bien belles surprises en vérité.



Dossier réalisé par Vincent Braud et Patrick Thibault
Google map

Où trouver cet événement ?

Commentaires

Vos commentaires

connectez-vous ou créez votre compte pour laisser votre avis
Être dans Wik
c'est facile
vos infos
Inscrivez-vous à la newsletter !
Les jeux
En ce moment sur le site de WIK, des centaines de places cinés, spectacles, concerts... à gagner !