Les Rendez-vous de l'Erdre 2019
On ne change pas une formule qui gagne. Le cocktail détonnant jazz et belle plaisance touche maintenant 12 villes de Loire-Atlantique. 150 concerts, 500 musiciens, 220 bateaux… Les Rendez-vous de l’Erdre sont immanquables. Quelques pistes pour s’y retrouver et ne rien rater des meilleurs moments. Et n’oublions pas que tout est gratuit.
Photo JM Meunier
- Du lundi 26 août 2019 au dimanche 1 septembre 2019
L'avis de la rédaction
Erdre et canal !
Il va falloir s’y faire : le souffle des Rendez-vous de l’Erdre se propage. Parti de Nantes, le festival a naturellement touché les communes de l’Erdre (La Chapelle-sur-Erdre, Nort-sur-Erdre, Petit Mars, Sucé-sur-Erdre et Carquefou) avant de gagner maintenant les communes du 44 qui sont sur le canal de Nantes à Brest. 12 villes au total de Guenrouet à Nantes et un festival qui dure maintenant une semaine, du lundi 26 août au dimanche 1er septembre. Et partout, la même saveur qui mêle le jazz à la plaisance.Bernard Lubat
Outre l’invité fil rouge Vincent Peirani (lire page suivante), un invité fil bleu en la personne de Bernard Lubat. Légende du jazz, il se produit avec sa compagnie Lubat de jazzcocagne (Guenrouet, lundi 26-19h ; Blain, mardi 27 -9h ; Saffré, mercredi 28-12h30). Accompagné de nombreux musiciens, il offre le Bal Tambour à Nort-sur-Erdre (jeudi 29-20h30) avant de finir en beauté sur la scène nautique de Nantes pour la création du Grand bazar jazz hasard (vendredi 30-22h30).Des bateaux pas bateau
Mea culpa : chaque année, Wik parle davantage de musique que de bateaux. Et pourtant, la plaisance est au cœur de l’ADN du festival. Les bateaux font le lien entre les villes et contribuent à la mixité des publics. Le festival s’applique à montrer la valeur des bateaux du patrimoine avec cette année un regard sur les bateaux à vapeur français (10 sur 15 seront présents). L’entrée des 220 bateaux au cœur de Nantes ne passe pas inaperçue puisqu’elle se fait au son de la Mégafanfare FMR (Bassin Ceineray, samedi 31 août, 18h30).Des nouveautés
Le village culturel du Pont Morand a vécu, place à la guinguette culturelle. Les pieds dans l’eau ou presque, au pied du pont Saint-Mihiel, juste avant la scène Sully, on y boit un verre en discutant spectacle. C’est là que vous retrouvez Wik ainsi que les plaquettes des acteurs culturels. L’île de Versailles a été réinventée et le quai Henri Barbusse sera aménagé différemment, avec un peu mois d’ombre depuis la disparition des platanes.L'interview
Vincent Peirani est de ces musiciens qui réinventent leur instrument. En l’occurrence l’accordéon, qu’il joue de toutes les manières pendant Les Rendez-vous de l’Erdre. Artiste fil rouge, en duo avec son fidèle compère saxophoniste Émile Parisien, avec la chanteuse Serena Fisseau ou avec le multi-instrumentiste culte Bernard Lubat, en quintet avec son groupe Living Being ou encore en solo sur une barque au lever du jour.
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Ce n’est pas la première fois que l’on vous voit aux Rendez-vous de l’Erdre. Qu’est-ce qui vous plaît tant dans ce festival ?
D’abord sa gratuité : il y a du monde partout et un engouement général assez incroyable. Ensuite, ses scènes qui sont assez atypiques. Sur la principale, en tant que musicien, c’est toujours impressionnant d’avoir de l’eau entre soi et le public !
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Pourquoi la gratuité est-elle si importante pour vous ?
Elle draine de nouveaux spectateurs. De plus en plus, c’est aux artistes d’aller chercher, attraper le public. J’ai parlé à pas mal de gens qui ont découvert le jazz grâce à ce type d’événement, et qui en avaient une image erronée.
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Vous-même, comment êtes-vous entré dans cette musique ?
Vers 18 ans quand un ami m’a prêté deux disques : un du pianiste Bill Evans et un autre de Sixun, un groupe de fusion. Quand il m’a dit que c’était du jazz, je lui ai demandé quel disque. Il m’a répondu : les deux ! Cette idée d’un genre aussi large, m’a tout de suite plu…
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L’accordéon est-il, selon vous, un instrument jazz ?
Comme tous les instruments, je ne l’associerais pas à un style en particulier. J’ai grandi en étant fan de rock des années 1970 et en me disant que je ne pourrais jamais faire ça, jusqu’à ce que je mette un disque de Deep Purple sur la platine et que je joue les morceaux à l’accordéon. Ça m’a fait un bien fou de voir que c’était possible ! Cette volonté de ne pas mettre de frontières entre les musiques a façonné mon parcours et ma personnalité.
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En tant qu’artiste fil rouge, vous allez multiplier les concerts dans différents formats et lieux…
Oui, toutes ces variables vont certainement m’inspirer. Les levers de soleil, c’est à 8h…
Je ne serai sans doute pas dans le même état d’esprit que pour un concert à 21h avec mon ami Émile Parisien ! Je suis impatient de voir comment cela va se passer…
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Vincent Peirani aux rendez-vous de l’erdre
Avec Emile Parisien : lundi 26 août à 19h, Parvis La Cité, Nantes.
En solo à 8h : jeudi, Port-Jean, Carquefou / vendredi,
Le Port, Nort-sur-Erdre / samedi, Le Port, Sucé-sur-Erdre / dimanche, Bassin Ceineray, Nantes.
Avec Bernard Lubat duo : jeudi 29 août à 17h, Evadea / Tourbières de France, Saint-Mars-du-Désert.
Avec Serena Fisseau : vendredi à 19h, Espace équestre de la Fleuriaye, Carquefou. Samedi et dimanche à 15h, 16h, 17h, Scène Une souris verte, Nantes.
Vincent Peirani quintet : samedi à 22h30, Scène nautique, Nantes.
Interview Matthieu Chauveau
Crédit photos : © Dean Benicci
Saxophoniste et compositeur de jazz, on retrouve le Nantais François Ripoche sur tous les fronts. Il revient en sextet pour une création aux Rendez-vous de l’Erdre. Happy Mood – qui réunit autour de lui, Louis Sclavis, Steve Potts, Geoffroy Tamisier, Glen Ferris, Darry Hall et Simon Goubert – entend revenir à la dimension festive et populaire des origines du jazz.
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Nantais pur beurre ou Nantais d’adoption ?
Pas pur beurre ! Un peu de margarine puisque né à Cholet et j’ai passé ma jeunesse dans le vignoble nantais.
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Une Nantaise ou un Nantais célèbre ?
Anne de Bretagne, il y a toujours de la place au parking de la Duchesse Anne.
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En quoi Nantes est-elle une ville étonnante ?
Le projet de son aéroport, commencé en 1968, terminé en 2018. J’ai aimé la fin. Par contre, cette somme faramineuse (argent public) dépensée pour rien, avec le recul, c’est étonnant.
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Si Nantes était une chanson ?
J’avoue, je sèche. Ah si, peut être la chanson d’Eddy Mitchell “couleur Nantes à l’eau”.
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Si Nantes était une couleur ?
Je viens de l’écrire au-dessus : VERT, pour la Loire et pour son équipe de foot. À vérifier.
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Le lieu nantais le plus inspirant ?
Chez moi, sachant qu’il y a eu beaucoup de chez moi à Nantes depuis que j’y suis.
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Un bar pour refaire le monde ?
Cour:87, rue Joffre. On y sert du vin de qualité et on y programme de la musique vivante (ce qui est devenu trop rare à mon goût).
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Une bonne table entre amis ?
La Tavola, rue de Richebourg. Accueil aussi classe que ce qu’il y a dans l’assiette.
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Votre spécialité locale favorite ?
Huîtres Muscadet forever.
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Votre quartier préféré ?
Rue Joffre.
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Un endroit pour rêver ?
Les bords de Loire, tôt le matin de préférence, c’est beau !
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Votre jardin secret ?
J’ai un petit carnet dans lequel je note plein de choses, conseils pour un livre, un disque, suite à une émission de radio ou autre, j’y note aussi des idées pour des projets, des mots nouveaux…
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Une bonne raison de vivre à Nantes ?
La proximité de la mer : elle est là !
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Une bonne raison de quitter Nantes ?
La gentrification s’accélère et il y a un gros souci de mixité.
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Une escapade dans le 44 ?
Le sud Loire, suivre la Sèvre nantaise dans le vignoble, de Rezé à Boussay.
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Interview Patrick Thibault
Crédit photos : Happy Mood © DR