Scopitone

Cultures électroniques et arts numériques.
- Du mardi 17 septembre 2013 au dimanche 22 septembre 2013
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L'interview
En 2012, les expositions, installations et performances présentées par Scopitone ont attiré 11 000 spectateurs, pas tous élevés au bon grain geek. À l’aube de cette douzième édition, Cédric Huchet, programmateur arts numériques, revient sur le versant hors club du festival.
Lorsque Scopitone voit le jour en 2002, les arts numériques en sont-ils à leurs balbutiements ?
Si on sort de nos secteurs, les arts numériques ne sont pas nouveaux. Mais dans la façon dont les artistes s’en emparent, ce sont les balbutiements. La caution était technologique et non artistique. Et les installations avaient du mal à entrer dans le champ de l’art numérique.
Quel a été le déclic ?
Les lieux et les artistes se sont affranchis de la technologie. Aujourd’hui, elle est toujours présente, mais plus discrète. Nous avons très vite intégré qu’il fallait croiser des formes artistiques multiples. En 2007, lorsque Scopitone quitte Rezé pour Nantes, on a voulu abolir les frontières entre les formes et les publics.
Au regard du succès des expositions, n’est-ce pas réducteur que Scopitone soit régulièrement abordé à travers la musique ?
On ne cesse de se battre pour donner au festival un visage plus complet que cette réduction. Nous voulons donner un autre relief aux cultures électroniques. Aujourd’hui, nombre de Dj’s font appel à des scénographes. Ça donne lieu à de vraies réussites, comme lorsque 1024 architecture collabore avec Vitalic ou Étienne de Crécy.
À quelle difficulté de programmation devez-vous faire face lorsque le champ des possibles est si vaste ?
Il faut surprendre le grand public tout en proposant à des spectateurs plus exigeants de la nouveauté et de la qualité. Sans chercher la vulgarisation absolue, on veut que le festivalier soit sensible aux propositions présentées.
Et cette année, quelles expositions vont surprendre le public ?
Cycloïd-E à Alstom est un bras articulé qui dessine une chorégraphie sur son axe. Au château des ducs de Bretagne, Lotus Dome est symptomatique de ce que nous essayons de défendre et de montrer. Derrière la technologie, se cache toujours une démarche sensible et artistique. Et les deux fleurs mécaniques complètement dingues de Versus au lieu unique.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau