Electric Op

Dès les années 1950-60, des artistes abstraits s’intéressent aux phénomènes optiques. Ils tentent de perturber l’œil du spectateur par des jeux avec les lignes, les formes, les couleurs. Ils cherchent à capter le regard dans des mécanismes visuels presque hypnotiques (Vasarely, Agam, Bridget Riley, Julio Le Parc, François Morellet). Nicolas Schöffer active des sculptures mécaniques, intégrant dans ses œuvres moteurs des capteurs, des programmateurs, des lumières… Il ouvre ainsi les portes d’un art qui devient « cybernétique ».
Les artistes se nourrissent de protocoles scientifiques, physiologiques et mathématiques. Ils jouent sur des systèmes d’opposition, de contraste, de symétrie, de combinatoires et de hasards. L’exposition montre que cette « tendance artistique » n’a jamais cessé de se renouveler, en particulier à travers nos systèmes numériques en perpétuelle évolution. L’art optique actuel développe des stratégies « génératives ». Les trames abstraites quittent les papiers ou la toile pour intégrer les pixels des écrans et se projeter dans des espaces toujours plus virtuels et mouvants. Dense, hallucinante, parfois déroutante, toujours passionnante, l’exposition se vit comme une formidable expérience visuelle.


Christophe Cesbron
Crédit photos : Vue de l’exposition © Musée d’arts de Nantes