QPN 2018, invisible opus 2, disparition
Après le 1er volet de la thématique qui a exploré les invisibilités incontournables, celles que l’on subit, celles dictées par les limites de notre physiologie, la QPN va cette fois investiguer les invisibilités construites. Ce qui est dissimulé, occulté, ce que l’on préfère ne pas voir, ce que l’on évacue de notre considération.
Photo : Des sneakers comme Jay-Z © Frédéric Delangle et Ambroise Tézenas
- Du vendredi 14 septembre 2018 au dimanche 14 octobre 2018
- Lundi : 13:00 - 19:00
- Mardi : 13:00 - 19:00
- Mercredi : 13:00 - 19:00
- Jeudi : 13:00 - 19:00
- Vendredi : 13:00 - 19:00
- Samedi : 13:00 - 19:00
- Dimanche : 13:00 - 19:00
L'avis de la rédaction
Invisible visible
Pour cette seconde édition sur la thématique de l’invisible, la QPN s’intéresse à ce qu’on nous cache, ce qui est dissimulé, occulté ou tout simplement refoulé. “Cette zone d’ombre n’est ni inexorable, ni définitive, là où vient achopper notre perception, la poursuite du regard est possible !”, explique Hervé Marchand, directeur du festival. Dans cet objectif, impossible de savoir où fixer ses yeux tant les propositions sont attirantes. Gros pôle à L’Atelier, rue de Chateaubriant, avec la très belle série Les rebels de Karlheinz Weinburger, Restricted Areas & Escape de Danila Tkachenko, France périphérique de Pierre Faure ou Isabelle Delaunay, Prix QPN 2018. Château des Ducs et Wattignies Social Club, on retrouve la bouleversante exposition Des sneakers comme Jay-Z de Frédéric Delangle et Ambroise Tézenas qui redonne un peu de dignité aux migrants. Au Temple du Goût, Les invisibles de Sébastien Lifshitz. Sans oublier Piotr Zbiersky à la Galerie Conflunce ou Vincent Peal au Rez-de-Chaussée. On y reviendra.
Aude Moisan
L'article
L’Atelier est de fait le plus grand lieu d’accueil de la QPN. On y retrouve des photographes à la personnalité forte et aux projets assumés. Karlheinz Weinburger et ses Rebels qui avaient emballés Arles en 2017, Restricted Areas & Escape de Danila Tkachenko, France périphérique de Pierre Faure ou Isabelle Detournay, Prix QPN 2018. Un télescopage bienvenu, un petit tour s’impose !
2. Le regard des migrants
Sur le sujet brûlant des migrants, la QPN s’engage en montrant le travail de Frédéric Delangle et Ambroise Tézenas. Annoncé à Nantes avant qu’Arles ne la programme, la sélection Des sneakers comme Jay-Z – qui tente de rendre un peu de dignité aux migrants – est tout aussi bouleversante chez nous que dans le sud de la France. Des photos grand format à découvrir dans la cour du Château des Ducs et au Wattignies Social Club.
3. Une affaire de goûts !
Rue Kervégan, au cœur de l’île Feydeau, le Temple du Goût accueille une sélection sur la thématique de l’homosexualité. D’abord, Les invisibles ou couples homosexuels en noir et blanc, des photos anciennes rassemblées par Sébastien Lifshitz face aux plus visibles Chemins égarés d’Amélie Landry qui s’attarde sur les lieux de rencontre. Encore un autre face-à-face réussi par la QPN.
4. D’autres fenêtres
Le passage Sainte-Croix s’impose toujours davantage comme lieu propice aux expositions. On y retrouve Shadi Gadirian et son Regard d’une femme iranienne sur son pays. À la galerie Le Rez de Chaussée, Worldnews présente le regard radical de Vincent Péal sur les exclus et gueules cassées. De quoi enfoncer le clou et montrer ce que le monde nous cache trop souvent. Enfin, une escale à la Galerie Hasy au Pouliguen pour découvrir Les métamorphoses de Protée sous l’objectif d’Émilie Arfeuil.
Patrick Thibault