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Festival

Les Utopiales 2019

Les Utopiales 2019 Festival
Les Utopiales 2019 Festival

Littérature, sciences, BD, cinéma, jeux vidéo, arts plastiques… Plus que jamais, la science-fiction décode notre réalité. Photo Alain Damasio © Cyrille Choupas

Calendrier Dates :
  • Jeudi 31 octobre 2019 à 10h00
  • Vendredi 1 novembre 2019 à 10h00
  • Samedi 2 novembre 2019 à 10h00
  • Dimanche 3 novembre 2019 à 10h00
  • Lundi 4 novembre 2019 à 10h00
Localisation Lieu : La Cité des congrès - Grand auditorium, 5 rue de Valmy
44000 Nantes
Prix : -
Site web Site : utopiales.org
Avis rédaction

L'avis de la rédaction

 

L'interview

L'interview

Alain Damasio : “La science-fiction est, pour moi, le genre qui interroge ce que la technologie fait à l’homme.”

Alain Damasio est aujourd’hui considéré comme le plus grand écrivain français de science-fiction. Après la sortie à succès de son nouveau roman fleuve Les Furtifs, il est l’un des invités majeurs de cette édition des Utopiales, le festival de science-fiction de Nantes.

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Quand on s’adresse à vous, parle-t-on à l’écrivain ou à un spécialiste de nos sociétés contemporaines ?

Je dirais un écrivain mais engagé et préoccupé par l’état de la société dans laquelle nous vivons. Toute une partie de mon travail est articulée autour du décryptage. Disons que ma casquette d’écrivain s’élargit jusqu’à l’analyse des tendances fortes de la société.
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Quelle est la dimension politique de votre œuvre ?

Elle est majeure. Je suis entré en écriture pour des raisons politiques pour évoquer les régimes de contrôle dans lesquels on entrait. Les Furtifs, c’est une vision radicale mais si le livre touche beaucoup de monde, c’est aussi parce qu’il n’est pas perçu comme ça. Il y a dans mon roman une dimension narrative et poétique, une vision globale. 
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Pourquoi avez-vous mis si longtemps à écrire Les Furtifs ?

J’ai eu deux filles et j’ai voulu prendre le temps de vivre avec elle et profiter de ce bonheur incroyable. Pour écrire, j’ai besoin d’une immersion totale et je n’écris que lorsque je considère que j’ai quelque chose à dire de riche, puissant et habité. Alors, quand on travaille sur des univers, c’est compliqué. Il faut du temps pour arriver à des romans très denses. 
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Comment définir Les Furtifs ?

C’est un roman polyphonique, poétique, fantastique, un livre sur l’amour des parents pour leur fille. Il est utopique avec une vision de ce qu’on pourrait mettre en place, dystopique avec une critique du libéralisme… Un livre univers. Pour les animaux eux-mêmes, j’ai voulu qu’ils soient l’envers du contrôle et de la surveillance généralisée. C’est-à-dire cette société techno-numérique intrusive et insidieuse. J’ai voulu qu’ils soient l’incarnation des plus hautes formes positives du vivant. 
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Quand on lit Les Furtifs, on désespère un peu…

Pour moi, c’est un livre joyeux, optimiste et pas du tout anxiogène. On voit apparaître une prise de conscience du taux d’addiction que génèrent ces technologies-là. Quand on emploie Facebook, Instagram, toutes les plateformes, on se retrouve dans un système qui joue sur son process d’auto-servitude et d’auto-consentement. Ça n’existe que depuis 25 ans, alors il faut du temps pour trouver une façon de vivre avec ça, comme on a fait avec la télé.
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Quelle est l’importance des mots dans votre écriture ?

Elle est fondamentale, vitale : c’est mon medium. Je suis revenu à un point de vue très coloriste et concret, à la phonétique. Chaque consonne et voyelle a, pour moi, une couleur. Mais le plus important, c’est la syntaxe. Elle est le mouvement de la phrase qui véhicule la plus grande force possible.
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Auteur de science-fiction, n’est-ce pas un peu usurpé puisqu’on a l’impression que vous parlez du présent et de la réalité ?

C’est l’éternel débat mais je revendique et assume le terme d’écrivain de SF. La science-fiction est, pour moi, le genre qui interroge ce que la technologie fait à l’homme. Nous sommes dans une société qui n’a jamais été aussi technophile. Alors, je suis un des écrivains du présent le plus intense et le plus vif. Je suis au cœur des choses.
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Avec vous, l’imagerie de la SF avec le robot et le vaisseau spatial en prend un sacré coup…

Oui, c’est désuet et un peu obsolète. On pensait que les robots allaient modifier notre vie mais la robotique a été cantonnée aux usines. Son interaction avec l’homme est assez ridicule. Les voitures volantes, oui, ça va arriver mais ça ne changera rien à nos vies. Par contre, on n’avait pas vu que l’impact du smartphone modifie notre façon de manger, de draguer, de nous divertir…
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À quoi ressemble la lecture musicale que vous proposez aux Utopiales ?

C’est un concert électro-rock puissant avec de l’impro. Autour du chapitre 22, celui où les humains et les furtifs se mobilisent pour libérer Marseille en 2042. C’est explosif, poétique, et porté par une musique électro assez puissante. Avec trois comédiens – dont moi –, on vit l’émeute pendant une heure avec projection vidéo. C’est un concert très immersif qui me permet de faire claquer le texte et le porter vers l’énergie.
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Comment voyez-vous l’évolution des Utopiales ?

Je suis impressionné. J’y viens depuis plus de 15 ans et j’ai vu une évolution magistrale et magnifique. Ils ont renforcé tous les axes (les expos, le ciné, les jeux vidéos, le livre…) et il y a un accroissement considérable du public. C’est ultra riche parce que c’est un festival rare qui interroge notre rapport à la technologie. La volonté de Roland Lehoucq d’associer un scientifique et un auteur de SF à tout débat permet d’éclairer beaucoup de choses.

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Rencontre, jeudi 31 à 17h.

Secret défense avec Emmanuel Chiva et Denis Bajram, vendredi 1er à 9h30.

Lecture musicale Les Furtifs, vendredi 1er à 20h30.

Information 3 : le contrôle de l’information, avec Robin Cousin et Olivier Ertzscheid, samedi 2 à 11h.

L’impossible pensée du cataclysme avec aussi Gwen de Bonneval et Guillaume Durand, samedi 2 à 15h30.

Où en est l’école politique de la science-fiction française ? Avec aussi Yannick Rumpala et Denis Bajram, samedi 2 à 19h30.



Interview Patrick Thibault
Crédit photos : Photo © Cyrille Choupas
L'article

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Le meilleur des Utopiales

C’est à n’en pas douter le festival qui embarque de plus en plus de passagers dans son vaisseau amiral. Année après année, Les Utopiales sont devenues une énorme machine qui réunit la crème des auteurs, bédéistes, cinéastes, scientifiques… pour parler concrètement de science-fiction. 


Décodage assuré

La vingtième édition des Utopiales a choisi pour thème Coder/décoder. Elle s’applique donc à explorer code et société, code et langage, code et information, code et création. Autant d’occasions de constater à quel point la science-fiction s’est – de tout temps – attachée à décoder notre réalité. Artistes, scientifiques et auteurs vont donc déchiffrer pour nous les structures cachées de nos sociétés. Au total 171 tables rondes et conférences, 70 séances de cinéma, plus de 230 invités et intervenants de 12 nationalités différentes. Des questions brulantes et des portes ouvertes sur l’imaginaire. Et comme à chaque fois, on constate qu’aux Utopiales, tout est facile d’accès.
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Alain Damasio, le retour

Les Utopiales sont fières d’accueillir le plus grand auteur de science-fiction de sa génération. Après le succès public et critique de La Horde du contrevent en 2004, Alain Damasio nous est revenu cette année avec Les Furtifs. Un nouveau roman d’anticipation politique et philosophique stupéfiant sur lequel il a travaillé plus de dix ans. Et puisque ce livre accorde une place primordiale à la musique – il est d’ailleurs accompagné d’une bande son –, l’auteur assure aux Utopiales une lecture musicale des Furtifs avec le groupe Palo Alto. Pensez à réserver. Lecture musicale Alain Damasio & Palo Alto, vendredi 1er à 20h30, La Cité, Nantes.

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20e Utopiales, la soirée

C’est au lieu unique qu’aura lieu la soirée qui fête la 20e édition des Utopiales. Pourquoi ? Parce que L’Homme Bleu y présente une exposition pour ses 20 ans de voyages. Ouverture à 19h, cocktail et surprises moléculaires, puis dancefloor futuriste avec Club Chantal jusqu’à 4h du matin aux couleurs d’Halloween. 

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10 expos !

Il signe l’affiche de l’édition 2019 : l’auteur de BD Mathieu Bablet présente une importante exposition à la Cité des Congrès. Influencé par les comics, le manga, le jeu vidéo et le cinéma, et nourri de culture pop, il déploie un univers fantastique assez hallucinant. L’expo présente notamment une partie de son futur album Carbone & Silicium. Parmi les 10 expositions, on ne rate pas Le Dernier Pharaon de
François Schulten et Laurent Durieux.
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Professeur Zutop !

Pas question de laisser les plus petits au bord de la route lorsqu’il s’agit d’imaginaire et de science-fiction. Mieux, l’École du professeur Zutop propose des conférences spécialement pensées pour les plus jeunes. C’est quoi la science-fiction ? Les premiers pas de l’homme sur la lune, décryptage vernien, Jouons avec la lune. Accessible dès 6 ans, les 1er, 2 et 3, à 14h, 15h, 16h et 17h, à la Cité.



Patrick Thibault
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