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Salon

Les Utopiales 2022

Les Utopiales 2022 Salon

En 2022, Les Utopiales nous confrontent aux limites. Elles testent les cadres, découvrent ce qui se trouve au-delà, franchissent les seuils, quitte à sombrer dans l’hubris, cette démesure qui frappe l’humanité depuis trop longtemps. Durant 4 jours, scientifiques, artistes, auteur·rices iront voir si, comme l’affirmait Alphonse Allais, passé les bornes, il n’y a vraiment plus de limites !

Calendrier Dates :
  • Samedi 29 octobre 2022 à 14h00
  • Dimanche 30 octobre 2022 à 14h00
  • Lundi 31 octobre 2022 à 14h00
  • Mardi 1 novembre 2022 à 14h00
Localisation Lieu : La Cité des Congrès de Nantes, 5, rue de Valmy
44000 Nantes
Prix : 0 à 36€
Site web Site : utopiales.org
L'interview

L'interview

Marc-Antoine Mathieu : “Remettre l’humain au cœur de sa rêverie”

Il signe l’affiche de l’édition 2022 du Festival International de Science-fiction qui lui consacre une exposition. Scénariste et illustrateur, l’auteur Marc-Antoine Mathieu séduit par la puissance de son univers en noir et blanc et son sens du graphisme. Rencontre.

" Un créateur est toujours un chercheur "

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Comment est-ce que vous vous présentez ?

Il me semble que je suis un artiste passeur. Souvent à la croisée des chemins, un peu touche-à-tout, curieux de tout. J’aime être un peu en décalage par rapport à mes champs de prédilection et je crois qu’on a du mal à me situer parce que j’ai tout simplement du mal à rester en place dans un champ de création. Je crois que je dis des choses qui permettent aux lecteurs de BD d’aller voir ailleurs.
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Est-ce que vous avez toujours eu l’envie et le besoin de jouer avec le medium BD ?
Toujours. Je suis un peu comme un chercheur. Un créateur est toujours un chercheur. C’est sa fonction. Il doit creuser, réinventer, réexpliquer ou apporter un nouvel éclairage. C’est plus voyant dans la BD. Si on sort des clous, on dit vite qu’on innove. J’essaie donc d’apporter un éclairage différent sans omettre d’être au plus juste. C’est un peu cousin avec l’esprit scientifique.
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Ce noir et blanc à l’extrême, est-ce que c’est là depuis vos premiers dessins ?
Oui. Ado, pré-ado, quand j’ai commencé à faire de la BD, c’était pour moi une évidence. Je lisais pourtant des BD en couleur. C’est à la fois une valeur esthétique et quelque chose de moins explicable. Sans doute parce que la BD a toujours été, pour moi, une écriture plus que la volonté de faire du beau dessin. Du graphisme plus que du dessin.
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Est-ce que ça veut dire que vous considérez la couleur comme plus facile ou moins puissante ?
Moins puissante, je ne crois pas qu’on puisse dire ça. Regardez Mattotti ! Chacun cherche un champ pour libérer une énergie. 80% de la BD, c’est quand même un peu du coloriage. Le noir et blanc est forcément plus dur. Tout ce qui est épuré autorise moins d’erreurs.
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Quelles sont vos influences ?
La ligne claire et principalement Tintin. Tardi et tous ceux qui ont continué sur un trait d’une grande efficacité. Ce sont mes pères. Ensuite, il y a les grands frères ou les cousins et ils sont nombreux. Francis Masse, Colton Worley, Pilote, Métal Hurlant
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Et vos obsessions ?
Tout ce qui peut donner des limites et libérer de ses limites. J’ai des obsessions formelles, graphiques qui en cachent d’autres plus difficiles à cerner. Le labyrinthe, la spirale, le vide, le rien. Des formes architecturales, des escaliers…
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La SF pour vous, qu’est-ce que c’est ?
Je ne la connais malheureusement pas assez. J’en entends beaucoup parler, j’en ai lu ado. Maintenant, je lis plus de la science. C’est un genre qui m’a vraiment ouvert avec des auteurs comme Ballard, Matheson… J’ai lu Je suis vivant et vous êtes morts d’Emmanuel Carrère sur K. Dick, c’est d’une richesse… On trouve dans la SF des gens très curieux avec des connaissances transversales étonnantes. Ils sont trop peu considérés alors qu’ils développent des paysages philosophiques très intéressants. Respect.
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Les Utopiales, qu’est-ce que ça représente pour vous ?
J’ai eu un prix pour La 2,333 e Dimension. Ça m’avait touché parce que ça n’est pas vraiment de la SF. J’y suis revenu deux fois, dont l’an dernier. Chaque fois, c’est un enchantement. C’est toujours très riche, on peut s’y nourrir. Il y a des choses très plaisantes mais ça nous bouscule aussi. C’est un festival qui grandit en qualité. Je n’y ai jamais été déçu.
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Que représente votre affiche ?
Quand je réalise une image au service de, je suis un peu dans la rêverie. Je ne suis pas dans le discours, je préfère donner une impulsion en douce. L’ange laisse pas mal de place à l’imaginaire. Je me suis situé dans la continuité des autres mais je n’avais pas envie de détails et d’être trop explicite. On peut s’inventer pas mal de choses à partir de l’affiche. Il y a une forme de douceur et de délire prométhéen et poétique. Dans une époque où on nous dit que c’est la cata, qu’on est toujours fautif, c’était bien de remettre l’humain au cœur de sa rêverie. Je voulais que ce soit beau.
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Qu’est-ce qu’il y aura dans votre expo ?
Quelques bronzes, des vidéos, de grands dessins. Un peu de BD aussi. C’est une exposition transversale pour montrer des choses qu’on ne montre pas forcément. J’ai voulu risquer, explorer d’autres champs, avec du texte. Il y aura une ou deux black box avec des vidéos pour voir du dessin en mouvement.
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Site Marc-Antoine Mathieu http://prisonnier-des-reves.org



Propos recueillis par Patrick Thibault
Crédit photos : © Olivier Roller
L'article

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Utopiales 2022 : Limite(s)
L’édition 2022 des Utopiales nous confronte aux limites. C’est à nouveau le grand rendez-vous de la science-fiction qui mêle la littérature, le cinéma, la BD, les sciences et les jeux avec une belle brochette d’invités.
Année après année, Les Utopiales ont réussi à capter un large public, fidèle et ouvert. “Notre ambition, toujours aussi forte, est d’offrir au public un panorama vertigineux des possibles explorés par la science-fiction et les sciences”, rappelle le président Roland Lehoucq. Le miracle, c’est d’avoir réussi à en faire un rendez-vous où l’on vient pour se divertir mais aussi pour se cultiver. Il suffit de jeter un œil sur la liste des débats et des intervenants pour comprendre que Les Utopiales sont devenues un haut lieu de la pensée. Le thème de l’édition, Limite(s) permet d’en tester les cadres, de découvrir ce qui se trouve au-delà, d’en franchir les seuils “quitte à sombrer dans l’hubris, cette démesure qui frappe l’humanité depuis trop longtemps”. On y retrouve des artistes, des scientifiques, des auteurs qui vont devoir vérifier si, lorsque les bornes sont dépassées, il n’y a vraiment plus de limites. Parmi les invités, Céline Minard, Marie Bardiaux-Vaënte, P. Djèlí Clark, Valérie Mangin, Hervé Le Tellier, Ada Palmer, Pierre Bordage, le cinéaste Rintarō.

Patrick Thibault
Crédit photos : © Marc-Antoine Mathieu
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