Éloge du poil

La femme à barbe apparaît dans sa baraque foraine sous le regard curieux et surpris des spectateurs. Assumant sa singularité, elle se joue des conventions : elle s’adresse à de drôles de marionnettes faites d'os d’animaux, jongle avec des jaunes d’œufs et s’invente des bouffonneries animalières !
- Mardi 11 décembre 2012 à 20h30
- Mercredi 12 décembre 2012 à 19h30
44815 Saint-Herblain
L'interview
Éloge du poil, solo de Jeanne Mordoj, place au cœur de la piste la femme à barbe et questionne la féminité.
Vous êtes jongleuse, ventriloque, comédienne… Peut-on encore vous qualifier d’artiste circassienne ?
Je viens du cirque, mais je m’en suis éloignée. Depuis un paquet d’années, je fais des choses hybrides qui tournent vers le théâtre.
Pouquoi vous êtes-vous éloignée du cirque ?
Le manque de propos, de sens. J’avais besoin de travailler la dramaturgie.
En amont d’Éloge du poil, vous avez passé du temps dans les pays de l’Est…
J’avais une attirance pour ces contrées. J’ai voulu partir à la recherche de ma femme à barbe. Et j’avais des sources d’inspiration venant de ces pays. Notamment l’écrivain Svetlana Alexievitch qui est allée à la rencontre de femmes soldats de l’Armée rouge durant la Seconde Guerre mondiale.
La femme à barbe renvoie au théâtre forain. Quel rapport entretenez-vous avec ce dernier ?
Les baraques foraines et le monde du cirque du début du XXe siècle sont un peu associés. La femme à barbe s’inscrit dans ce contexte. C’est pour cette raison que le public est installé dans un gradin autour de la scène. Je n’aime pas les formes trop conventionnelles. Je voulais recréer une arène pour que les gens soient déstabilisés dans leur propre théâtre.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau