La Folle Journée 2023
Le thème infiniment riche de la nuit en musique sera l'occasion pour La Folle Journée d'élargir son horizon en proposant beaucoup de programmes très originaux : concerts de jazz, concerts de musique indienne autour des râgas de nuit, spectacles de flamenco et de fado, concerts théâtralisés et, pour la première fois, concerts spécifiquement destinés aux bébés autour des berceuses, mais également l'évocation de la nuit au cinéma avec des musiques de films emblématiques.
Photo : Raphaël Pidoux © Mister Wong
- Mercredi 1 Février 2023 de 16h45 à 21h15
- Jeudi 2 Février 2023 de 09h30 à 22h50
- Vendredi 3 Février 2023 de 07h30 à 23h55
- Samedi 4 Février 2023 de 07h30 à 23h55
- Dimanche 5 Février 2023 de 07h30 à 21h15
44000 Nantes
L'interview
Salomé Gasselin est une jeune violiste de 29 ans lauréate de prix prestigieux. Elle joue dans l’Ensemble Pygmalion avec Raphaël Pichon mais aussi avec Thomas Dunford chez Jupiter. Elle sort son premier album chez Mirare. Rencontre avec cette artiste qui a commencé à étudier au Conservatoire de Cholet.
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Votre bio dit que vous avez hésité entre le rugby, le dessin et la génétique… C’est sérieux ?
Enfant, à l’école primaire de Saint-Macaire-en-Mauges, on était fous de rugby. J’en ai fait jusqu’à mes 15 ans et j’adore ça. J’ai dû arrêter à cause de la musique car je me suis cassé le pouce un mois avant le concours d’entrée au Conservatoire de Nantes.
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Le choix de la musique a donc été clair…
J’ai eu du mal à choisir ma voie. J’aimais lire et dessiner. J’étais passionnée par la bio-étique mais toutes ces passions fulgurantes n’ont pas réussi à me dévorer. La viole de gambe est devenue ma passion principale et, après mon bac, j’ai décidé d’en faire ma vie.
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Pourquoi la viole de gambe ?
J’ai fait 5 ans de violon au Conservatoire de Cholet. Quand j’ai décidé d’arrêter, j’ai rencontré un professeur de viole de gambe qui s’accordait dans le couloir. Je suis tombée en amour de l’instrument et du son. C’est grâce à lui si j’ai choisi cet instrument.
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Et d’où vient cette passion pour le baroque ?
Mes parents, ma mère surtout, écoutaient beaucoup Bach. J’ai baigné dans ce répertoire sans m’en rendre compte. Le baroque, c’est le répertoire que je comprends le mieux. Il me parle et me touche.
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Qu’est-ce qu’il y a d’actuel dans le baroque ?
C’est une musique qui est jouée aujourd’hui, c’est ça qui est fort dans le live. Elle n’existe que dans le présent. Le baroque est une musique d’avant qui nous parle de nous aujourd’hui. Pour moi, c’est ultra actuel et contemporain le baroque.
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Après votre bac, vous poursuivez…
Je suis allée trois ans à Lyon au CNSMD avec Marianne Muller, puis deux ans à La Haye avec Philippe Pierlot. C’est là que je suis devenue prof pour un an au Conservatoire de Nantes à
23 ans, tout en finissant mon master à Lyon. Puis il y a eu le Mozarteum de Salzburg avec Vittorio Ghielmi. C’est mon maître, un guide, un grand violiste.
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Parlez-nous de ce premier album chez Mirare ?
J’ai eu une révélation en écoutant l’orgue de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. J’ai découvert le répertoire d’orgue français des 17 e et 18 e. C’est un instrument riche de plein de couleurs. J’ai transcrit un répertoire de clavier pour un consort de viole accompagné d’un clavecin et un orgue. J’ai couplé avec des pièces de Marin Marais qui entrent en résonance avec ce répertoire.
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Quels souvenirs gardez-vous de La Folle journée ?
Mon père filmait les concerts et je m’étais arrangée pour avoir un pass. Je me souviens des éditions Schubert, Les Nations… J’avais entre 13 et 15 ans. Je suis revenue quand j’étais professeure au Conservatoire de Nantes en 2017. J’ai fait jouer mes élèves sur le kiosque dans la grande halle, c’était magique. C’est un peu le grand retour à la maison.
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Qu’allez-vous y jouer ?
Un programme proche du disque mais à deux car nous ne sommes pas six. On y découvrira une pratique inédite. Je ne connais pas de violistes qui travaillent ce répertoire-là.
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Vous jouez maintenant sur un instrument de 400 ans, qu’est-ce que ça représente pour vous ?
Quand je joue, je n’ai pas l’impression de jouer seule. Le son s’est transformé au contact de tous les musiciens qui ont joué avant moi. C’est très fort.
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Mercredi 1er février à 16h45 et jeudi 2 à 14h45, avec Emmanuel Arakélian (orgue).
Vendredi 3 à 16h45, avec Justin Taylor au clavecin, Andreas Linos, Mathias Ferré et Julie Dessaint.
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RÉCIT, Salomé Gasselin, éditions Mirare (sortie 13 janvier 2023)
Propos recueillis par Patrick Thibault
Crédit photos : © DR