Seth Gueko

Qu’est-ce que cela signifie faire du rap en 2013 ?
Ça me permet de lutter contre mes démons. Mais le rap est devenu n’importe quoi. Aujourd’hui, il plaît aux ménagères et aux enfants. C’est de la pop. On a perdu le côté rebelle. 
En ce sens, peut-on vous voir davantage comme un punk plutôt qu’un rappeur ?
Jusqu’à l’adolescence, j’écoutais du punk. Après le rap a pris la relève. Il ne faut pas oublier que NTM a fait la première partie de La Souris déglinguée. Les deux mouvements sont étroitement liés. Aujourd’hui, en faisant du rap’n’roll, je suis dans le vrai. 
Ceci explique-t-il que votre public ne soit pas très rap ?
C’est vrai que dans les salles, il y a beaucoup de métalleux. Ma musique ne correspond pas au public de Skyrock. Je fais du rap pour les trentenaires moustachus qui vont au Buffalo Grill. 
Quel rapport entretenez-vous avec la langue française ?
Elle est riche et sensuelle. La rue l’a faite évoluer. En inventant des mots, en les découpant, j’emmène les gens à s’intéresser de nouveau à elle. Mais, je n’ai pas trop de mérite. J’ai juste mis du piment dessus.