Miss Pérégrine et les enfants particuliers
De Tim Burton, avec Eva Green, Asa Butterfield, Samuel L. Jackson, 2h07, USA, Belgique, Grande Bretagne
Horaires du 30 Avril au 6 Mai
L'interview
Mêlant l’angoisse et la féerie, le talentueux réalisateur est de retour pour un film fantastique autour d’une délicieuse Mary Poppins Dark (Eva Green), entourée d’enfants étranges et attachants.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le roman de Ransom Riggs ?
J’ai d’abord été fasciné par les photos autour desquelles se construit le récit, par la façon dont elles racontent des histoires en gardant une part de mystère et de poésie. Après, quand je l’ai lu, je me suis complètement senti connecté à cet univers, ses thèmes et ses personnages. Jack a une personnalité que je comprends tout à fait et dans mes souvenirs, moi aussi, j’étais un enfant particulier.
C'est-à-dire ?
Je ne me sentais pas du tout étrange, bizarre mais comme tout le monde me le disait, je finissais par le croire. Beaucoup d’enfants ont cette impression. C’est un sentiment assez triste. Mais j’ai grandi, j’ai rencontré d’autres gens qu’on disait particuliers, je les ai trouvés intéressants et je me suis dit que ce n’était pas si mal d’être catégorisé différent. Et puis normal, c’est finalement un mot un peu étrange.
D’où vient votre côté gothique, votre amour des monstres ?
Petit, j’adorais regarder les films de monstres. Les monstres me touchaient et en fait c’était les êtres humains de ces films qui me faisaient le plus peur. J’aimais les ombres, les lumières que projetait ce genre d’œuvre dans le subconscient, l’imaginaire. C’était un peu comme regarder un rêve et n’en garder que quelques images extrêmement puissantes.
Travailler sur une grosse production, c’est une pression particulière ?
Je tente de faire des films de genre différents. Je ne pense jamais en termes de blockbuster mais à ce qui va m’inspirer pour faire quelque chose dont je sois fier et dont j’ai envie de parler. Évidemment, il y a la responsabilité du budget et je sais que c’est des films à grand spectacle mais mon intention et mon sujet c’est de rester aussi intimiste et proche des sentiments qui m’ont au départ pousser à faire ce film et cette histoire précise.
Propos recueillis par Laurence Kempf