Scopitone

L’art numérique en Stereo
C’était presque devenu un rituel pour les festivaliers : visiter en semaine les installations numériques disséminées dans la ville, et se retrouver le week-end dans un Stereolux métamorphosé en dancefloor géant. Cette année, c’est exactement l’inverse qui va se passer : adieu (le temps du festival !) la salle de concert que l’on connaît, bienvenue au musée Stereolux et à sa collection de 17 œuvres. La thématique ? Le monde numérique confronté à une nature à laquelle les artistes questionnent notre rapport : Anna Ridler avec des images de tulipes reliées aux fluctuations du bitcoin, Justine Emard avec une sculpture robotisée dirigée par une communauté d’abeilles, Élise Morin avec l’auscultation (virtuelle) d’une plante mutante de Tchernobyl…
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Le Warehouse comme à la maison
Et la musique dans tout ça ? C’est dans un lieu emblématique de la culture club qu’elle s’épanouit cette année : le Warehouse, même si les conditions ne sont pas tout à fait arrêtées au moment où on écrit ces lignes… Assis ou debout ? L’évolution de la crise sanitaire le dira mais, dans le doute, chaque musicien viendra accompagné d’un dispositif visuel, pour compenser par les yeux les potentielles fourmis dans les jambes. Ainsi, la performeuse et chorégraphe Véronique Lemonnier réchauffera le DJ set déjà brûlant de La Fraicheur, et l’artiste Kaspar Ravel livrera la dose d’accidents visuels que demande l’imprévisible piano préparé de Fabrizio Rat.
Para One vient présenter son nouveau projet : un triptyque album-film-live qui résume, à lui seul, toute l’ambition de ce Scopitone 2021.
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Échappées spatio-temporelles
Stereolux, le Warehouse… Édition pas comme l’autre, la 19e de Scopitone ferait-elle l’impasse sur l’une de ses plus précieuses caractéristiques : le déploiement des cultures électro et numériques partout en ville ? Pas du tout. En plus des deux centres névralgiques évoqués plus haut, d’autres lieux rejoignent l’événement et pas des moindres. Au Planétarium, les pionniers du dub hexagonal High Tone nous plongeront dans une cité dystopique inquiétante, d’autant plus saisissante qu’elle épouse le dôme du bâtiment, grâce au savoir-faire du collectif de vidéastes-architectes Exciters. Au Jardin des Plantes, Guillaume Marmin nous promet, lui, l’évasion ultime avec son installation Passengers : traverser une capsule spatio-temporelle suspendue entre le passé et le futur.

Matthieu Chauveau
Crédit photos : Para-One © DR