À la mode, L’art de paraître au 18e siècle

Être à la mode

Être à la mode, pourquoi pas mais c’est d’un banal ! Non, si vous voulez la jouer décalé, soyez à la mode du 18e siècle. Pour ça, rien de plus simple que de prendre la direction du Musée d’arts de Nantes et découvrir sa somptueuse exposition. Des robes, pièces de textiles et tableaux prêtés par les plus grands musées dont le Palais Galliera. Tout ça dans le but de découvrir les influences réciproques entre le monde artistique et la naissance de la mode au 18e. Véritablement impressionnante, l’exposition qui se déploie dans le patio devrait séduire tous les publics.

Aude Moisan
Crédit photos : © Musée d'arts de Nantes / C. Clos

Les pouvoirs de la mode

Il y a des expositions qui accompagnent le public dans des univers élégants, gourmands, classiques, un peu surannés et tellement délicieux. Alors ne boudons pas notre plaisir et profitons de la volupté de nous plonger dans la sensualité des soies polychromes, des taffetas, des rubans, des lampas lancés, lamés ou brochés, des satins, des dentelles, des passementeries, des cordonneries et autres broderies. à côté des robes somptueuses, chemises, jupons, costumes (prêtés par le Palais Galliera), à côté des échantillons précieux présentés sous vitrine, un ensemble important de toiles et de gravures témoignent des rapports complexes qu’entretiennent l’art, la mode et la société du 18e siècle. C’est fascinant d’observer la façon dont les peintres arrivent à saisir dans la pâte picturale, dans les couleurs, la brillance d’un satin, l’opulence des drapés, les froissures d’un tissu, les reflets de la lumière glissant sur les soies. Au-delà de la peinture, l’exposition montre comment la mode se fait marqueur d’une époque, d’un pouvoir de classe, des enjeux de séduction. Elle révèle la place du corps qui cherche à paraître, dominer, parfois plaire et se libérer, parfois affirmer son identité et sa moralité.

Christophe Cesbron