Suzanne
Le récit d’un destin. Celui de Suzanne et des siens. Les liens qui les unissent, les retiennent et l'amour qu’elle poursuit jusqu'à tout abandonner derrière elle...
De Katell Quillévéré, avec Sara Forestier, François Damiens, Adèle Haenel, 1h43, France
Horaires du 24 au 30 Avril
L'interview
Sara Forestier est Suzanne, une jeune femme qui, depuis sa naissance, en prend plein la gueule. Pour son deuxième long après Un poison violent, Katell Quillévéré signe un remarquable biopic d’une Française d’en bas.
Comment est né Suzanne ?
De témoignages de femmes ayant vécu avec des bandits. Et notamment celui de Jeanne Schneider, compagne de Jacques Mesrine : Je n’ai pas le droit à l’oubli.
Même si le film s’appelle Suzanne, vous ne reléguez jamais au second plan ceux qui l’entourent…
Suzanne est une guide à l’intérieur d’un film qui s’autorise à quitter son personnage principal. On va passer par d’autres pour la rencontrer. En ce sens, Suzanne n’est absolument pas un film choral.
Pourquoi vouloir relever le défi d’une telle fresque se déroulant sur 25 ans ?
Je voulais un film romanesque, inspiré de la saga, du biopic. N’étant pas Abdellatif Kechiche, il a fallu se poser la question de faire tenir autant d’années dans un film au format standard. C’est à cet instant que l’ellipse est devenue la force et la radicalité du film. Je voulais investir le spectateur pour qu’il soit obligé de combler lui-même toutes les béances.
Avec tout ce que vous faites endurer à Sara Forestier, ne craigniez-vous pas d’aller trop loin dans le drame ?
J’avais envie d’un vrai mélodrame. J’assume complètement cet aspect-là qui est contrebalancé constamment par la pudeur, la retenue.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau