Festival ECM - Le son et le Silence

Le lieu unique et l'association nantaise La 52ème vous proposent un événement inédit consacré à ECM (Edition of Contemporary Music), label mythique de la seconde moitié du XXème siècle.
- Jeudi 7 mars 2013 de 20h30 à 23h00
44000 Nantes
L'interview
Le lieu unique et la 52ème s’associent pour célébrer ECM, un des labels le plus important de l’histoire du jazz dont l’esthétique est considérée comme “le plus beau son après le silence”.
À cette occasion, le pianiste François Couturier présente, le 7 mars au lieu unique, son Tarkovsky Quartet, hommage délicat et envoûtant, entre jazz et musique contemporaine, au réalisateur de Solaris.
À Nantes, vous serez accompagné, à la vidéo, par le fils de Tarkovsky. Peut-on alors parler d’un ciné-concert ?
Pas spécialement. Un ciné-concert, c’est un film muet sur lequel des musiciens jouent. Ici, la musique est à la fois très structurée et très improvisée. Le fils de Tarkovsky lance la première image issue d’archives personnelles d’extraits de films de Polaroid de son père. Il a ensuite le matériel nécessaire pour s’adapter à notre partition.
Pourquoi lui rendre cet hommage musical ?
C’est l’artiste que j’affectionne le plus. Ses films sont passionnants. Et pourtant, il disait que son cinéma n’avait pas besoin de musique. J’ai voulu lui rendre hommage sur la façon dont j’appréhendais ses films où le silence est confronté à des passages très violents. Humblement, j’ai repris, en les réarrangeant, des pièces que Tarkovsky utilisait. Comme La Passion selon Saint-Jean de Bach ou le Stabat Mater de Pergolèse.
Sur le label ECM, vous avez consacré trois disques à Tarkovsky. Quelle place occupent-ils dans votre parcours ?
C’est le sommet de ma discographie, ceux que je revendique le plus. C’était l’apogée d’enregistrer chez ECM. On a l’impression d’être devenu une star. Même si on se rend compte rapidement que le label, en France, n’est pas si connu que ça.
Comment qualifieriez-vous l’esthétique ECM ?
Elle est moins jazz que celle de Blue Note par exemple. Elle est basée sur le silence. Il y a très peu de notes. Et ça, certains détestent.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau