Wadjda
Wadjda, dix ans, habite dans une banlieue de Riyadh, capitale de l'Arabie Saoudite. Issue d'un milieu conservateur, Wadjda est une fille pleine de vie, et cherche toujours à en faire plus que ce qui lui est permis. Après une bagarre avec son ami Abdullah, elle aperçoit un beau vélo vert à vendre. Elle le veut pour pouvoir le battre à la course. Mais la mère de Wadjda lui interdit.
© Pretty Pictures
De Haifaa Al Mansour, avec Waad Mohammed, Reem Abdullah, Abdullrahman Al Gohani, 1h37, Arabie Saoudite, Allemagne
Horaires du 24 au 30 Avril
L'interview
Wadjda ou le quotidien d’une gamine bien décidée de s’offrir un vélo, est le premier film saoudien réalisé au cœur du Royaume. Rencontre avec sa réalisatrice, Haifaa Al-Mansour.
Wajdja est présenté comme le premier film saoudien. Ne craignez-vous pas que cet argument marketing éclipse la valeur artistique du film ?
L’art saoudien s’exporte peu. Et sur place, au niveau du cinéma, il n’y a pas de salles. Je vois donc davantage ça comme un encouragement plutôt que comme un obstacle.
C’est un film lumineux et léger. Vous ne vouliez pas sombrer dans une certaine forme de pessimisme sur la condition des femmes en Arabie Saoudite…
La première version du scénario était mauvaise. Wadjda était une victime. Je n’avais pas envie d’un personnage sombre et passif. J’ai alors décidé d’insuffler de la vie à tous les personnages. Je voulais que le film regarde vers l’avant.
Même s’il s’agit d’une fiction, Wadjda décrit-il cependant une certaine réalité saoudienne ?
Je n’ignore pas le monde qui m’entoure. À l’école, pour Wadjda, ce n’est pas simple. La relation entre sa mère et son père n’est également pas simple. Mais je voulais être la plus objective possible. Le monde est suffisamment compliqué comme ça. Je voulais que Wadjda élève le public vers la joie et la légèreté.
Propos recueillis par Arnaud Bénureau