Le bleu du ciel - Marie Vandooren & À deux doigts

Paysages fantômes

Il y a dans les peintures de Marie Vandooren un silence, un mystère, une absence. Souvent centrées sur des architectures et terrains de loisirs abandonnés au milieu de grands paysages de montagne, ses toiles montent dans des couleurs lumineuses dont l’intensité semble se fondre, se liquéfier, se perdre. Les piscines, aires de jeux pour enfants, terrains de sport apparaissent comme les vestiges merveilleux et absurdes d’une humanité prédatrice avide de loisir et de plaisir. Quand l’artiste y intègre des personnages, ils semblent fantomatiques, presque absents, en dehors, ailleurs. C’est fascinant, énigmatique comme une toile d’Edward Hopper, métaphysique comme un Giorgio de Chirico, presque inquiétant comme un Luc Tuymans… Tout comme ses photographies et ses sérigraphies, dont les images apparaissent autant qu’elles disparaissent au travers des filtres, trames et effets de couleur. 

Christophe Cesbron
Crédit photos : Montagne et toboggan © Marie Vandooren